Tire la bobinette, la chevilette...

Les secteurs
La Citadelle
A une heure indéfinie

Vedalken et ses deux créations et amours marchaient d'un pas vif parmi les maisons, immeubles et échoppes d'un des bras des secteurs. Colorés, vivants, les secteurs l'étaient à coups sur. Une cacophonie sans nom y régnait, le plus souvent dans une ambiance bon enfant. Néanmoins, régulièrement, la réalité reprenait ses droits et les petits tracas de la vie quotidienne étaient ponctués d'évènements plus importants, pas nécessairement dramatiques, comme la plupart des moutons le croient.
L'étrange trio s'enfonça dans un coin plus sombre et crasseux de la zone. Ici, des carcasses de véhicules côtoyaient des déchets en tous genres. Après avoir soigneusement éviter un tas d'immondices, le Galarien arriva enfin à destination. Faisant face à un grand hangar, ou quelque chose qui y ressemblait, il contemplait avec anxiété la pancarte "Marcel, Garagiste". Pour tout avouer, cette pancarte ne lui donnait pas réellement envie d'entrer. Mais ce pauvre scientifique n'avait pas le choix. Prenant son courage à deux mains, il franchit le seuil du "garage".

La dévastation régnait en unique maîtresse ici, imposant sa loi, implacable et bordélique. Un système de sécurité couina quand le trio entra, et une tourelle sortit aussitôt du sol, là où auparavant se trouvait un tas de brics et de brocs.
Nous restâmes tous les trois là, immobiles, et si le corps du Galarien était parfaitement calme, ses yeux trahissaient une profonde terreur. Twink quant à lui ouvrait et refermait ce qui lui servait de bouche, sans oser émettre un son. Enfin, Colossus semblait tout simplement ne pas se rendre compte de la dangerosité de la situation, restant là, sans aucune réactions, à attendre les directives de son père.

Un homme crasseux, une cigarette aux lèvres, s'essuyant les mains avec un torchon, sortit de derrière un véhicule. L'humain était réputé dans les colonies, ou du moins, dans les milieux où ce genre de services étaient requis. Vedalken avait dû vendre son vaisseau à un prix scandaleux pour avoir de maigres renseignements sur la localisation. Marcel, son nom d'emprunt vu que personne ne connaissait sa véritable identité, avait prit sa retraite. Du moins, dans le milieu. Le Galarien espérait qu'il accepterait de traiter un cas comme celui-là, non moins illégale, mais plus éthique.

Le savant se força à penser à la fin de soirée, lorsqu'il serait avec Twink dans un container loué pour le mois, Colossus désactivé, à leurs côtés, et qu'ils se reposeraient, épuiser par une journée fructueuse mais riche en émotions. Tout allait bien se penser, bien entendu. Être pessimiste n'apportait rien de bon, tel était sa devise !

Tapottant sur son omnitool, il désactiva la tourelle avant de jauger du regard le trio, qui n'avait pas bouger d'un pouce.
- Alors comme ça, c'est vous le fameux savant...
- Qu..qu... C'est... que... oui. Voilà ce que bredouilla Alken, qui mettait du temps à se remettre de ses émotions.

L'humain mate de peau tritura son omnitool, pianotant avec une dextérité que son apparence n'aurait pas laissé supposé.
- Bon, et bien, voilà une belle bête... Je peux effectuer ce boulot, non sans quelques difficultés, mais c'est de mon ressort. Vu les échos que j'ai eut sur vous, vous me laisserez pas seul avec lui, n'est-ce pas . Non ? Je m'en doutais...

Notre ami s'était légèrement détendu, mais il était toujours à la même place, plus ou moins figé. Il n'aimait pas réellement les armes, même si dans le cadre de Colossus, ça lui paraissait une nécessité.
- Com... comb... combien en demandez... vous ?

- Vous n'avez pas assez mon gars... Vous vous êtes fait plumer tellement facilement que j'ai cru un instant que vous étiez un gosse déguisé en Galarien. Et bah même pas ! C'est drôle hein ?

Vedalken ne voyait pas réellement ce qu'il y avait de drôle là dedans, mais il préféra sourire, désireux de ne pas vexer son hôte. D'autant plus qu'une grande bâche venait de se soulever légèrement, à cause d'un courant d'air, dévoilant partiellement une arme d'une taille simplement gigantesque. Ce type était dangereux. Dan-ge-reux...
- Alors... qu'es-ce que vous en demandez ?

- Voilà une question intéressante mon gars ! Marcel écrasa sa clope, s'essuyant les lèvres avec son bras. Vous allez à un rendez-vous pour moi. C'est non négociable, interdiction de refuser. Ou la tourelle vous hachera menue...
Et voilà, c'était repartit pour un tour. Twink lâcha un croassement, ou un truc dans ce genre là, avant de partir en vrille et d'explorer le garage de fond en comble. Ne sachant trop quoi faire, Alken se contenta d'un sourire béât à l'attention du bricoleur. Sait-on jamais...