Per qualche informazioni in più

Dieu que ce quartier ne lui inspirait aucune confiance. Dieu qu’il abhorrait au plus haut point ces ruelles aussi sombres que douteuses. Mais bon dieu, que faisait-il donc ici? Lui-même ne le savait plus, ou du moins regrettait d’avoir mis le pied dans ce secteur de la Citadelle. Quelques semaines après son arrivée à la station, il était venu ici sur recommandation et avait découvert une clinique médicale prodigieuse qui avait fourni des soins exemplaires à son fils. Mais lorsqu’il était instinctivement revenu sur les lieux pour les mêmes raisons, tout avait changé. Le quartier s’était assombri, comme s’il avait été plongé dans une sorte de coma général. Les ruelles étaient affreusement désertes et les maisons semblaient dénuer de toute vie. Alors que le quartier faisait preuve autrefois de cette égalité économique, la plupart des bâtiments tombaient maintenant en ruines, à l’exception de quelques villas curieusement cossues. La clinique médicale avait été transformée en laboratoire, les restaurants en entrepôts… Que se passait-il donc ici?

Par instinct, il avait contacté un vieil ami de l’Alliance qui, lors de son exil, l’avait aidé à s’intégrer dans la station spatiale, comme quoi même les tavernes peuvent parfois offrir un peu de lumière dans les instants les plus ténébreux. Erasmus savait qu’il pouvait compter sur lui en cas de problème, et la tournure qu’avait empruntée ce quartier l’inquiétait. Et si des gens étaient en danger? Et si des enfants souffraient? Contacter les Services de Sécurité de la Citadelle aurait peut-être été plus logique, mais il savait pertinemment que les autorités agissaient trop lentement. Il préféra donc convier William Fillion, ledit officier de l’Alliance, afin d’investiguer quelque peu avant d’alerter officiellement qui que ce soit.

Ils avaient donc rendez-vous en plein cœur du quartier, devant ce qui semblait être les vestiges d’un ancien restaurant huppé et d’un magasin général, tout cela en plein cœur d’une véritable forêt de gratte-ciels. Espérant l’arrivée de son invité, Erasmus activa son omni-tech et relut à voix-haute le message qu’il avait envoyé, voulant s’assurer que tout était en ordre et que le point de contrôle avait bien été fixé, temporellement comme géographiquement :

Lieutenant-commandant Fillion,

J’ose croire que vos promesses tiennent toujours. Vous vous souvenez que vous m’aviez dit que vous seriez là en cas de problème? Eh bien c’est demain que vous interviendrez. Je n’ai pas l’habitude de solliciter de l’aide aussi rapidement et aussi drastiquement, mais dans de telles circonstances, je me suis vu dans l’obligation d’agir rapidement et efficacement. Pardonnez mon manque de manières, lieutenant.

Enfin. Si je vous contacte aujourd’hui, c’est parce que j’ai besoin de vos talents de stratège et de militaire. Ne vous affolez pas, il ne s’agit pas d’un cas si dangereux, mais je n’ai pas envie de faire face à cette histoire seul. Pour faire un récit court, je crois franchement qu’un des quartiers de la Citadelle ait été… disons brutalement transformé. Du jour au lendemain, il est devenu désert, complètement désert, et lorsque je suis entré dans la clinique médicale où je me rendais auparavant, j’ai constaté qu’elle avait été transformée en une sorte de laboratoire dissimulé. Des cobayes… Beaucoup de cobayes. Enfin, je crois que c’en était. J’ai cru également discerner le logo de Cerberus, mais il se peut que j’aie été simplement épris de panique.

Je sais qu’en tant que bon citoyen, contacter les SSC aurait été approprié. Mais croyez-moi, je n’ai pas envie d’alerter les services si toute cette histoire n’est issue que de mon imagination. Enfin, considérez que j’ai véritablement besoin de votre aide, et que je me permets de perturber votre horaire pour quelques heures. Contactez-moi le plus rapidement possible, lieutenant. Les coordonnées et l’heure du rendez-vous – parce que j’ose espérer que vous accepterez – sont annexés à ce message. D’ici là, soyez sages.

Erasmus Victum, alias celui qui ne peut pas boire de vodka.

L’ingénieur ne put retenir quelques rires, chancelant entre la nervosité et l’amusement, en lisant la dernière ligne de son message. William allait donc être à ses côtés d’ici quelques minutes. Intérieurement, Erasmus espérait qu’il ait tort et que ce quartier ne soit pas à l’image de ses pensées même si, officiellement, il savait très bien que quelque chose de louche se tramait dans ses ruelles. Pour se rassurer, il dégaina tranquillement son Carniflex et le pointa vers cette voûte céleste sombre qui couvrait la station spatiale.

Bon dieu, dans quoi s’était-il embarqué?

La silouhette sortit de l'ombre grâce à la "lumière" qui s'y trouvait. Will avait rejoint Erasmus le plus rapidement qu'il avait pu. L'ambiance sombre et crapuleuse que l'on ressentait dans cette partie des secteurs était troublante. Une chance qu'il avait apporté son Carnifex avec lui et maintenant il comprenait enfin pourquoi celui qui ne peut pas boire de vodka l'avait contacté.

"Woh toi! Allez baisse ton arme, c'est moi!" Dit-it en levant la main d'une maniere de se "protéger".

Il s'approcha d'erasmus pour lui serrer la main, une salutation humaine quoi! Par la suite, il demanda quel était le problème et pouquoi il l'avait appelé personnellement pour lui venir en aide. Bref, après quelques explications, ils se dirigèrent vers la "clinique" dont il était mentionné.

Suite à ces quelques infos, Erasmus voulait absolument lui montrer l'endroit qui lui était suspicieux et, non loin de là, ils entendaient un homme crier dans la ruelle, ça avait l'air d'un vendeur et ce n'était pas du tout clair pour eux et en se raprochant il finissent par entendre clairement:

"Mes chers amis, travailleurs acharnés! Approchez-vous, approchez vous! Je suis le magique Nigel West Dickens, vendeur d'un médicament qui révolutionnera l'industrie médicale! Ces pilules sont composées d'herbes fraîches et de racines médicinales que l'on retrouve sur Eden Prime! Essayez-les vous ne serez pas déçu!"

Erasmus s'était approché de lui en lui confirmant que c'était le soit disant médecin qui avait soigné Blasius... Mais Will avait remarqué quelque chose d'intéressant sur les caisses, de quoi qu'il trouvait suspicieux.

C'était un logo, celui de...

Cerberus...

L’homme se réclamait magicien, semblait-il. Et au plus grand désarroi d’Erasmus, ledit vendeur de médicaments mystiques était nul autre que le médecin qui avait soigné son fils quelques semaines plus tôt. D’aussi loin qu’il se souvenait, ce docteur avait fait preuve d’un professionnalisme et d’un expertise sans reproche dans le passé, et le voir dans cet état troublait l’ingénieur. Décidément, les choses avaient pris une tournure singulière dans ce quartier, quelque chose de beaucoup trop curieux planait sur les rues.

- Des cachets magiques, dites-vous? En quoi sont-ils magiques? s'interrogea Erasmus sans trop vouloir connaître la réponse à sa question. De fait, il voulait simplement en apprendre plus sur l’état particulier de l’ex-docteur.

- Magique, le terme n’est pas assez fabuleux, camarades! Ils sont mystiques.

Quelques secondes passèrent, mais le regard d’Erasmus témoignait de son incompréhension. Même son fils, qui était resté silencieux durant tout le voyage, semblait s’agiter depuis que ce vendeur de médicaments les avait interloqués. Voulant saisir, Erasmus renchérit donc :

- Et vos cachets, ils font quoi? soupira-t-il en repoussant un rat qui s’était agrippé sur l’un de ses pieds.

- Absolument tout, s’exclama l’homme comme s’il s’agissait d’une évidence. Ils guérissent les fièvres, les maux de tête, les maux de cœur, les étourdissements, tout! Donnez-moi le nom de votre maladie, et je vous donnerai le remède dans mon arsenal!

Le nommé Nigel West Dickens semblait indubitablement fier de ce qu’il vendait, même si son visage ne démontrait presque aucune émotion. Ses lèvres étaient figées et dessinaient un rictus hébété, l’iris de ses yeux était d’un bleu beaucoup trop pâle, et même s’il parcourait sans cesse les horizons, son regard était totalement inerte. De plus, ses vêtements étaient plutôt non-conventionnels : une combinaison beaucoup trop grande aux couleurs voyantes, en contraste avec l’obscurité qui engouffrait insidieusement les rues de la station spatiale.

Ce fut uniquement lorsque Will l’interloqua en lui montrant le logo de Cerberus que tous ses doutes se confirmèrent : le groupuscule paramilitaire humain avait certainement à voir avec toute cette histoire. Il fit signe au vendeur d’attendre patiemment, et tira un peu le lieutenant-commandant. Erasmus recula un peu de façon à pouvoir discuter plus intimement.

- Cerberus, affirma-t-il simplement. Attendez ici, lieutenant.

Erasmus s’approcha du vendeur et se procura au hasard deux pilules qui lui semblaient les plus louches du lot. Elles avaient la forme usuelle d’une capsule, mais un liquide presque fluorescent était enfermé à l’intérieur. Il paya nonchalamment et retourna auprès de son compagnon qui avait sagement attendu. Erasmus empoigna presque bestialement un rat qui traînait par là et le montra à Will, tout en énonçant :

- Voyons voir si ces médicaments sont… utiles disons.

Il enfonça l’un des deux cachets dans la gorge de la petite bête et attendit. Même s’il était absurde de croire qu’un test sur un rat pouvait être significatif, peut-être que cela pouvait confirmer ou infirmer ses doutes. Mais quoi qu’il en soit, peu importe si la médicamentions du vendeur était authentique ou non, Cerberus n’avait rien à faire dans ce quartier, surtout dans les circonstances dans lesquelles ces extrémistes avaient peut-être plongé ces rues.

"Ça sent la merde à plein nez." Rétorqua le militaire

Sur le même fait, le rat se fit tirer dessus avant qu'il aient pu voir la réaction des cachets mystiques de West Dickens. Par réflexe il plaqua Erasmus et son fils par terre tel un joueur de football américain et il sortit son pistolet et se mit à répondre au sniper par la bouche de son canon.
Une fusillade éclate entre les deux clans : les assaillants et ceux qui en savent déjà trop!

Will prit son Carnifex et se planqua sur le mur en guise de couverture, des coups de feu retentirent des deux côtés. Son carnifex cribblait ses adversaires de balles et les tuait, mais ils ne se laissaient pas faire, ils allaient les tuer coûte que coûte!

La planque de Will ne vallait pas de la merde, en bon québécois, il recevait quand même des balles malgé le fait qu'il était planqué derrière le coin du mur, il sprinta et glissa comme un joueur de baseball derrière un muret qui était non loin de son ancienne planque, les fusils, pistolets et même les mourants criaient. La fusillade allait durer un petit moment, en essayant de les prendre à revers, Will se prit une balle dans la cuisse et tomba par terre. En rampant, il réussit à se cacher et tua les deux derniers hommes qui étaient debout tel un Clint Eastwood en furie.

Suite à la scène tiré d'un film de John Wayne, il vérifia instinctivement l'état des deux Turiens, Erasmus avait caché Blasius dans une caisse non loin de là et avait aidé Will tout au long de la fusillade.

Il fit un signe à Erasmus disant que la fusillade était enfin finie. Il le regarda et dit d'une voix fatiguée : " Quatre". Erasmus lui rétorqua qu'il en avait eu 3.

Ils prirent quelques instants de quoi se reposer et de se remettre du choc nerveux qu'avait causé cette fusillade ahurissante et exaustive. Will se dirigea vers l'un des cadavres qui bougeait encore, il le revira avec la semelle de sa botte militaire. C'était un des gardes de Cerberus qui devait surement protéger ce sale british de West Dickens qui par le fait s'était enfui à l'anglaise. Il tenta d'intéroger le garde mais sans succès, c'était impossible de lui arracher des informations qui aurait pu leur être utiles...

Dans quel merdier ils s'étaient embarqués.... Quand finira-t-il.... Comment finira-t-il?