| | Mémoires - At-Aer | |
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At-Aer Darkwave
Messages : 445 Date d'inscription : 30/01/2010 Age : 40 Localisation : Aix en Provence Exprimez-vous! : sur les nerfs
Identité Race: Humain. Planète natale: Inconnue. Profession / rang : Capitaine.
| Sujet: Mémoires - At-Aer Mar 2 Fév - 21:31 | |
| .récit autobiographique Chapitre I : « Évincement sans appel »2174 Fort-carcéral de JinnorLa matinée commençait bien. Un Soleil déjà haut dans le ciel, un ciel déjà bien bleu, un air plutôt frais. Une bien belle vue de liberté par cette lucarne, si ce n’est les barreaux qui rappellent que ce n’est qu’une vision depuis l’une des nombreuses autres lucarnes de ce fort carcéral. La cellule était plus que spartiate. Un vieux sommier posé sur des morceaux d’agglomérés Les cellules étaient heureusement pour une seule personne, et d’innombrables petites bestioles qui doivent être aussi vieilles que ces murs. Les précédents locataires forcés de ce lieu avaient gravé quelques symboles sur les murs, peut être même avec leurs propres ongles. Ne pas rester longtemps enfermé était la solution idéale sans quoi la folie prendrait place à son tour dans cette pièce. cliquez sur "spoiler" pour lire la suite- Spoiler:
On pouvait deviner que la cellule était à un étage élevé par rapport au sol, en regardant par la fenêtre. Quelques centaines de mètres peut être. Les abords du fort étaient désertiques, quelques arbres au feuillage jaune et orangé, quelques proies fuyaient quelques chasseurs naturels. Mais bien peu de chance de s’évader en catimini. Tout comme cette proie face a son chasseur, on serait bien vite rattrapé, et abattu peut être plus sauvagement que cette proie. La porte n’avait pas de petite lucarne d’où les gardiens vérifiaient si le prisonnier ne s’était pas pendu ou étouffé avec sa main pour le sortir avant de s’en apercevoir par la décomposition du corps, ce qui même en ces murs restait inconfortable pour le personnel. Il y avait sûrement un système de caméras miniatures. Quelques bruits de pas et de discussions se faisaient entendre par la lourde porte, mais rien d’intéressant. Le procès, même s’il n’en avait que le nom, devait débuter en fin de journée et il était certain qu’il ne durerait pas longtemps, le chef de la prison a une soirée mondaine avec des officiers ce soir, il se chargera d’écourter au plus la séance. Une petite sieste s’impose donc, on peut être sûr d’être réveillé suffisamment tôt pour ne pas être en retard.
La porte grinça et 2 gardes pénétrèrent dans la pièce, tous deux armés de bâtons courts paralysants. D’autres gardes, peut être 1 ou 2 seraient dehors à nous attendre. Je fis mine d’avoir le réveil lourd. Un coups de bâton dans les côtes m’aurait aussi bien réveillé que si j’avais été piétiné au milieu d’un troupeau en furie. Le réglage était bien plus haut que la normale. Peut être avais-je le privilège d’un traitement de faveur ? Les deux gardes me soutenaient chacun d’un côté, et me sortirent hors de la cellule, mes pieds ne traînaient même pas au sol, ils étaient plus grands que moi. J’étais comme un poisson dans l’air, mes pieds pataugeaient librement. Je suis sûr que l’ensemble du personnel de l’AT/AR 486 aurait payé pour me voir dans cette situation. Les pauvres, ils vont bien me manquer.
- Allez mon gars, te fais pas plus lourd que tu ne l’es déjà. On n’a pas trop poussé sur le bâton. T’es pas bien résistant. Allez, fermez moi cette porte, çà sent le renfermé. Tu vois ce couloir, tout au bout t’attends la liberté, si tu cours vite bien sûr. Ca te tente pas ? T’as bien raison, tous ceux qui s’y sont essayé maintenant sont plus libres que l’air. Emmenez cette masse à la salle 4 et rappelez lui que la pesanteur lui permet de se relever si il l’a oublié.
Le sol se rapprocha soudainement très vite de mon visage. Il était froid, même très froid sur ma joue. Et rugueux. Un autre coups de bâton me plia en deux et le deuxième me força à me relever. Le couloir faisait quelques centaines de mètres et la salle 4 avait l’air d’une autre cellule, mais avec une table et deux chaises au lieu du lit. On me força à m’asseoir face à la porte, et mes deux compagnons se mirent de chaque côté de la porte, me faisant face. L’un d’eux ne cessait de me regarder avec un léger rictus. Un homme de taille moyenne entra d’un pas pressé dans la salle quelques instants plus tard. Il avait des cheveux blancs courts, une veste blanche ouverte sur une chemise grise. Il s’agissait apparemment du médecin de la prison, pour la visite médicale, qui devait précéder le procès. Une visite de routine. Il ne prit même pas la peine de s’asseoir, il regarda le blanc de mes yeux, tapota un ou deux endroits de mon dos, griffonna quelques mots dans un formulaire et parti. Cinq minutes après je n’attendais plus son retour, la visite médicale était belle et bien terminée lorsqu’il était parti.
Cette fois ci c’était trois personnes qui entrèrent dans la salle, deux hommes et une femmes, tous trois des humains. Ils n’avaient pas de blouse mais ils étaient tous les trois dans un costume identique, pantalon noir et chemise plus sombre que celle du médecin. Ils avaient également un petit databloc à la main et un stylet dans l’autre. Ils me regardèrent tout en gardant une certaine distance, ils me dévisagèrent sous tous les angles. Quand l’un notait quelque chose les deux autres me regardaient, ils étaient comme synchronisés dans leurs mouvements. Je semblait être comme un animal exotique dans une cage, examiné par des touristes derrière une vitre blindée. Puis ils partirent, en souriant. La scène dura entre deux et trois minutes peut être.
Puis les deux gardes s’avancèrent vers moi, leur bâton levé, prêt à l’utiliser si il me passait à l’esprit l’envie de les mordre, sait-on jamais. Je reçus un nouveau coups dans les côtes, toujours le même côté, avant d’être littéralement soulevé de ma chaise et traîné hors de la salle et de nouveau lâché par terre le temps que l‘un deux referma à clef la salle. Le sol semblait toujours aussi froid. Un autre coups m’ordonna de me lever, un coups de pied cette fois ci.
- C’est l’heure. Relève toi en vitesse, faut pas faire attendre les juges. Ils ont autre chose à faire.
Ils m’emmenèrent, ou me traînèrent selon le point de vue, vers la salle du procès semblait-il. L’ensemble du mobilier de la pièce était en bois dur, d’un joli goût, sobre mais harmonieux. Même le box de l’accusé, ma nouvelle cellule pour les prochaines heures, était confortable, même si le siège était à même le bois, sans toile ni tissus pour s’asseoir plus confortablement. Le derrière des juges semblait être plus fragile pour avoir la chance de s’asseoir sur des sièges rembourrés. La salle était carrée, pas très grande. L’espace des visiteurs était réduit à un rang de six sièges. Trois sièges était placés derrière un haut et large bureau en bois, le siège du milieu était plus haut que les deux autres, celui du juge apparemment. Il sera donc à ma droite. En face de mon box, 5 simples sièges étaient côtes à côtes. Le jury ? A ma gauche, les sièges pour des visiteurs. Mon box était fermé par des vitres renforcées, et une fois la porte vitrée refermée, l’ensemble serait alors insonorisé. Les murs et le plafond étaient vides, seulement un petit interphone à ma droite, juste au niveau de mon oreille, par chance.
Deux personnes entrèrent par la seule porte de la salle de procès. Il y avait le premier gardien que j’ai vu, celui qui m’a éjecté de ma cellule, et un autre gars que je n’avais pas encore vu. Le garde qui était à côté de mon box referma la porte vitrée après un signe de tête du gardien. Le gardien s’installa sur le siège à droite du siège du juge, et l’autre gars à gauche. Celui ci était en uniforme militaire standard. Ils se relevèrent quand un petit chauve rondouillard entra rapidement dans la salle, les mains chargées de documents, habillé en noir et écharpes blanches. Le juge s’assit à sa place. Il précédait 5 autres personnes. Je reconnu rapidement le médecin qui m’a ausculté juste avant, et les 3 personnes qui m’avaient examiné en long et en travers. La cinquième personne était un jeune homme et portait avec lui un petit ordinateur. Le greffier. Ils s’assirent sur les 5 sièges du jury en face de mon box.
- Je déclare la séance ouverte. Tous les partis sont présents. Je demande à chacun de présenter rapidement leurs avis.
J’entendais l’ensemble des conversations par le petit interphone à ma droite. Je me plaquais contre lui pour mieux entendre.
- Docteur Myyl, quel est votre avis ? - Mon avis est que le coupable souffre de pathologies psychologiques évidentes que seul un long séjour en institution spécialisée aurait une chance d’en venir à bout. Mon avis est positif quant à un internement de longue durée. - Messieurs, et madame, quel est le votre ? - Hum…En tant que responsable du personnel inter-militaire de la flotte spatiale, je déclare, après étude approfondie de l’individu concerné, le coupable entièrement responsable des actes qui lui sont incriminés. Et pense comme mon confrère à un internement. - Bien. L’ensemble des partis s’étant prononcés je déclare le coupable ci présent sujet à internement dans les plus brefs délais. Ils quittera donc le Fort carcéral Jinnor sous garde pour intégrer un institut spécialisé à…
Il feuilleta de nombreux documents avant de reprendre la parole.
- ...sur une planète nommée Tatwin. Il y purgera sa peine à temps complet, sans sursis pour acte de rébellion contre l'Alliance lors de la mission « Poing Impérieux », et une autre cours statuera de son statut de traître et d’espion selon les différentes déclarations des partis concernés. Je déclare la séance terminée.
Il se releva, ramassa en pagaille ses documents et s’empressa de sortir de la salle, suivis rapidement par les autres membres du procès. Mon garde rouvrit la porte vitrée et n’eut pas à me redemander de sortir. Un autre garde nous rejoint et ils m’emmèneraient je ne sais pas où. Mais revenir sur la colonie de Tatwin, car ce n'était pas le nom de la planète, en tant que prisonnier, après tous les efforts réalisés pour la quitter...
Traître et espion ? Le service de contre espionnage interne avait fait fort cette fois ci. Très fort même pour que toute l’administration traite cette affaire si rapidement. J’étais curieux de savoir quels chefs d‘accusation précis ils avaient mis contre moi. Et quels faits étaient susceptibles de correspondre surtout.
- Magne toi, arrête de rêvasser. On n’a pas toute la journée à te consacrer.
C’était le gardien, apparemment le chef de la garde, celui qui avait siégé à la droite du juge. Ils semblaient m’emmener vers la zone d’atterrissage du Fort, vers un transport carcéral. J’étais pas le seul détenu à y être emmené, d’autres personnes entraient dans le transport. Aucun n’avait une tête propice à faire la connaissance. En même temps, j’avais d’autres choses à penser pour le moment. Un soudain coups dans les côtes me coupa de mes pensées.
- Pour le voyage. Tu vas nous manquer chérie, une fille aussi docile que toi c’est plutôt rare dans un tel lieu. Bon voyage et à jamais !
Le gardien referma la porte du transport derrière moi. J’étais entre plusieurs individus, une demi douzaine peut être, enfin, si on compte le nombre de corps distincts. Certains avaient des proéminences ressemblant vaguement à une deuxième tête, ou quelque chose s’y rapprochant. Certains semblaient sourire, si on faisait abstraction de la bave qui coulait d’entre leur dents, ou leurs crocs. Un autre était entièrement recouvert d’un système pileux plus que sur-développé. Mais aucun ne semblait vouloir faire de plus amples connaissances, ce n’était pas mon cas également.
Je m’assis du coté opposé à la fourrure sur pattes à côté d’un pseudo-humain à peu près correct. Sauf son troisième œil, constamment en train de cligner. Les détenus n’étaient pas attachés au cas où l’idée d’une révolte pendant le trajet amenait à la mort de quelques uns, quelques uns de moins à traîner dans les pattes des gardes. Cependant on voyait clairement des sorties pour gaz ou autres calmants partout sur le plafond qui pouvait être activé depuis la cabine de pilotage. Les deux cabines étaient séparées d’une vitre blindée et épaisse.
Le trajet devrait durer quelques jours, il était inconcevable de passer tout ce temps à dormir avec mes partenaires de chambrée aux allures plus que douteuses. Chacun d'entre eux avait une manie, cracher, respirer fortement, cligner des yeux, trembler, tous sauf un. Il était assis dans l’angle opposé du mien. Il semblait être un humain normal, la peau jaunâtre et chauve. Il était de plus imberbe, torse nu avec un pantalon bleu foncé. Il ne disait rien, il regardait constamment devant lui, sans sourciller avec tous les gestes de son voisin aux mandibules multiples.
Celui qui passait son temps à cracher était un pseudo humain complètement poilu au visage, rondouillard avec un œil de verre. Il se leva et s’approcha du chauve, en boitant légèrement. Il semblait vouloir faire connaissance avec le chauve. Il approcha sa tête poilue de la sienne et murmura quelques mots inaudibles depuis ma place, assis dans le coin opposé. Le chauve ne réagit toujours pas ce qui offusqua le grand poilu. Il se redressa de toute sa grande taille et ordonna au chauve de se présenter. Le grand poilu devant un sourd mué apparemment commença à éclater de rire et se retournait devant les autres détenus pour les inciter à se marrer. En se retournant vers le chauve, il le vit debout le fixant droit dans les yeux. Il s’approcha de son visage, presque nez à nez, il prononça quelques mots dans un langage qui m’était inconnu. Sa voix comme son visage étaient toujours paisibles et neutres. Le grand poilu fit une grimace, et s’écroula sans bruit, par terre, entre des mandibules. Le chauve venait de faire trois gestes rapides sur le torse du grand poilu. Il se rassit et continua de fixer droit devant lui, l’air toujours paisible et neutre. Tous les détenus se calmèrent alors, et le silence revint m’incitant presque à m’assoupir.
Je me réveilla en sursaut. Plein de bips venaient de la cabine de pilotage. Un rapide regard autour de moi me permit de vérifier que j’étais en un seul morceaux, et qu’un deuxième corps était sur celui du grand barbu, tous les deux inertes. Le deuxième corps était celui qui était auparavant assis à ma gauche, avec un troisième œil, qui ne cessait de cligner. Le chauve continuait toujours de fixer droit devant lui. Les bips me semblaient familiers, et un tremblement du transport acheva de me réveiller. Les deux pilotes s’agitaient de partout dans la cabine. De nombreuses lampes s’étaient allumées et d’autres clignotaient. Je parvint à voir à travers les vitres blindées de la cabine qu’on semblait approcher d’une planète couleur sable, peut être était-ce notre destination finale, la colonie de Tatwin ? Tout en regardant par les vitres je vis deux chasseurs rapides nous dépasser en nous frôlant, en position d’attaque. Sûrement des pirates. Le transport n’était pas réellement armé pour contrer de tels assauts, il avait seulement un laser sur pivot.
On parvint à entrer dans l’atmosphère de la planète, à trop grande allure. Les chasseurs nous poursuivaient toujours mais à une vitesse moindre, normale. Les vitres de la cabine de pilotage commençaient à se fissurer sous la pression et la chaleur, et cédèrent.. Les pilotes furent carbonisées sur le coups. La vitre blindée séparant notre cabine à la cabine de pilotage était suffisamment renforcée pour tenir quelques minutes. Le pilote d’urgence prit le relais et redressa le transport, mais ne put éviter les montagnes qui se présentaient devant nous. Le choc fut très rude. Le transport percuta le sol dur et sec de la planète et rebondit lourdement sur plusieurs dizaines de mètres. La cabine se compressa et on n’avait bien peu d’endroit où se tenir dans la cabine. Le type mandibulaire parvint avec tous ses membres à se retenir en s’appuyant sur tous les murs, en s’élargissant de toute son envergure. Cependant, celui qui était entièrement recouvert de poil n’eut pas la chance d’être suffisamment grand pour pouvoir se retenir quelque part et passa tel un obus par les vitres et sorti du transport, traversant de plein fouet la vitre blindée alors à moitié fissurée. Son état aurait été lamentable s’il advenait qu’il s’en était sorti vivant, ce dont je doutais fortement.
Sur son dernier bond le transport s’était rapproché d’une pente de la montagne, et s’en rapprochait dangereusement. Il restait dans la cabine le chauve qui paraissait toujours aussi calme, assis dans son coin, l’humanoïde mandibulaire et un autre type à moitié assommé, comme moi. Le transport se stabilisa et l’humanoïde essaya de s’extraire par la cabine de pilotage. Il était malheureusement pour lui trop grand pour passer et lorsque le transport entama une série de tonneaux sur le versant de la montagne, il avait bien peu de prises où se tenir.
Le choc fut tout aussi sec en bas de la montagne, la cabine se brisa en deux, dans la largeur. Je fus éjecté à quelques mètres des débris. J’avais mal au dos et aux jambes, le sol était dur et sec, et chaud, le, ou plutôt les deux soleils tapaient fort sur mon visage, l’une de mes mains avait l’air déchiquetée, j’étais trop assommé pour définir laquelle des deux. Mes habits étaient partiellement déchirés, et je sentais une légère odeur de brûlé. Je parvins à tourner la tête à ma droite, et vit des morceaux de mandibules gisant dans un liquide bleuâtre.
L’un des deux morceaux du transport, en partie la cabine avant, à une trentaine de mètres de moi fumait noir, et l’autre moitié, en grande partie notre cabine était complètement cabossée. Cependant le chauve en sortit, apparemment indemne à ma grande surprise. En sortant il prit même le temps de regarder tout autour de lui, vers le haut de la montagne, d’où on venait de dégringoler, et vers le ciel, apparemment même pas incommodé par la luminosité du ciel, n’importe qui d’autre, moi le premier, aurait mis la main devant les yeux, ou on n’aurait même pas regardé directement vers les Soleils.
Il marcha vers moi, conscient que j’étais à moitié mort. Son visage était encore plus paisible qu’auparavant. Il s’agenouilla près de moi, posa les mains sur mes yeux et marmonna quelques mots toujours dans son dialecte inconnu. Une soudaine et très forte envie de dormir me saisit à laquelle je ne put retenir.
Je sentis des mains plutôt douce qui couraient sur mon corps, et un doux parfum. Je ne parvenais pas à ouvrir les yeux, je me sentais lourd. J’entendais une voix sans vraiment bien la discerner. Elle semblait flotter au dessus de moi. Puis plus rien, le néant.
Dernière édition par At-Aer Darkwave le Mar 16 Mar - 1:07, édité 5 fois | |
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| Sujet: Re: Mémoires - At-Aer Mar 2 Fév - 22:07 | |
| .récit autobiographique Chapitre II : « Dossier des ATD »2172 Centre administratif de la Flotte de l'Alliance
#_numéro d’identification conforme_##_accès accordée_##_ouverture de la porte_#- Entrez Commandant H. Darkwave. et prenez place dans les gradins. La séance débutera dans 15 minutes.L’amphithéâtre était quasiment rempli. Les gradins montaient jusqu’à beaucoup plus haut que le niveau de la scène centrale, et chaque rang était presque plein. La salle - l’amphithéâtre était fermé en haut par sécurité - était froide et métallique. Les personnes déjà présentes, un petit demi millier, discutaient assez fortement, l’ambiance pesait par les échos. Des gardes étaient postés partout tout autour des hauts gradins, certains circulaient entre les rangs, quelques aliens se firent refoulés par les portes d’entrée et d’autres qui s’étaient astucieusement camouflés, déjà dans la salle, y repasseraient plus que rapidement. En tout cas, aucun droïd de nettoyage ne pouvait être présent, avec tous les détecteurs installés à l’entrée, et les scanners activés en continu depuis le plafond de la salle. Passer entre les mailles de ces protections relèverait du prodige. Concernant les armes, la sécurité était aussi rude, au détail prêt que seuls les gardes étaient armés, et prêts à utiliser leurs fusils anti-émeutes en cas de nécessité ou de dissuasion. Les personnes installés dans le gradin étaient tous humains, ou de rares colons accrédités. Tous étaient là pour voir la diffusion de la partie finale du Conseil des Amiraux sur le fameux « Dossier ATD », conseil débuté quelques semaines plus tôt. cliquez sur "spoiler" pour lire la suite- Spoiler:
La création d’une nouvelle division militaire intéressait beaucoup de personnes, toutes désireuses d’en être le Directeur Principal, ou l’un de ses sous-directeurs. Et comme il était prévu d’en faire initialement 4 en test, et plusieurs en cas de réussite, tout ce monde présent était encore plus avide de connaître les résultats du Conseil et quels seront les noms retenus pour les postes administratifs. Car il s’agissait ici bien de personnel administratif, tous assis plus que confortablement sur leur siège, tous des bureaucrates aux compétences militaires bien vagues et suspicieuses. La plupart sortent des Académies de sous officiers, et gravissent les rangs sans avoir fait aucune mission au sol digne de ce nom, si ce n’est de gueuler après les sergents depuis leur speeder par la radio 200 mètres derrière l’arrière garde du champs de bataille. Peu avait déjà utilisé leur arme au combat, envers un ennemis tout du moins, et encore bien peu avaient été au cœurs de batailles spatiales sur des Croiseurs, et certains d’entre eux allaient être nommés à des postes à hautes responsabilités, non pas pour eux mais envers les soldats des divisions, et c’est cela qui était le plus regrettable, pauvres soldats.
L’éclairage s’assombrit soudain, et on entendit même quelques uns applaudir, comme à des séances d’holofilm. Regrettable. Mais ce pourquoi tout le monde était là allait enfin se dévoiler. L’écran géant au centre de la scène s’illumina, et après quelques instants de mise en place de la liaison, l’image se stabilisa et l’on pu voir la salle du Conseil depuis l’un de ses sièges autour d’une table ronde en bois fin, comme verrait un membre du Conseil prenant part à la réunion. La caméra semblait-elle pouvoir pivoter sur son axe, suffisamment pour pouvoir fixer chacun des Amiraux, afin de savoir qui prend la parole. Un son sourd raisonna subitement dans la salle ce qui fit sursauter la plupart des bureaucrates. Le son se stabilisa à son tour et l’on pouvait entendre le Grand Amiral parler.
« Nous pouvons voir toutes les personnes présentes dans l’amphithéâtre et cela démontre bien à quel point le Dossier ATD doit être considéré rapidement et le plus juste possible. Nous avons déjà débattus entre nous depuis quelques semaines sur la possible mise en place de cette nouvelle structure militaire. Et nous allons prendre la décision finale cette soirée. Avec les amiraux ci présents autour de cette table, rappelons d’abord les premières décisions prises envers certains points du dossier. Tout d’abord, les sommes attribuables à une telle organisation ne peuvent…. »
On pouvait voir à gauche et à droite quelques bureaucrates à demi assoupis, soudainement, apparemment entraînés à ce genre de discours assez longs et souvent bien peu intéressants. Certains posaient admirablement bien leur main devant leur bouche afin de cacher un bâillement. D’aucun ne semblait préoccupés par ce genre de sujet. Et comme un seul homme toute la salle se redressa à l’annonce de la partie dirigeante de la division.
« … et nous savons que le Poste principal sera une très grande responsabilité et devra être appliqué avec une énorme implication personnelle et une ferme présence sur les décisions. Il va de soit que le Poste principal ne peut être délégué à une autre personne qu’à l’un d’entre nous, présents autour de cette table… »
Après cette annonce on pu voir de nombreuses bouches ouvertes se bloquer un long moment, et des yeux prêts à sortir de leur emplacement.
« Chacun de nous 7 est aussi apte à diriger une telle Division que l’autre, chacun de nous 7 a su démontrer et prouver qu’il est digne de siéger autour de cette table. Cependant, un seul devra être désigner pour ce poste. Allons droit au but désormais. L’Amiral Kestoff, à ma gauche semble être le plus libre en ce moment pour pouvoir assumer pleinement sa nouvelle tâche, et sera épaulé par deux secrétaires, l’Amiral Rit Nal Tek et l’Amiral Strenghlight. Il a été établie que quatre Divisions seront mises sur pied, chaque secrétaire devra désigner les Généraux de chacune de ces Divisions, et l’Amiral Kestoff pausera sa décision finale. Bien. Sur ces dernières décisions je remercie tous les officiers présents à cette conférence. Nous joindrons certains d'entre vous lorsque nous aurons débattus sur les postes secondaires à pourvoir. Longue Vie à l’Alliance ! »
L’écran s’éteignit aussi soudainement que les décisions avaient été annoncées. Les officiers se levaient promptement et tous se dirigeaient d’un pas rapide vers les sorties. J’eus le temps d’apprécier cette scène. Aucun d'entre eux n’avait été désigné pour quelconque poste, donc aucun éclat de sa personne à faire pour les buffets des officiers à venir. J’étais encore assis lorsque les derniers allaient sortir.
- Pourquoi souriez-vous ? - Je souris ? Veuillez m’en excuser, c’est une mauvaise blessure qui me force un rictus, un souvenir d’un combat passé.
Le jeune bureaucrate s’empressa de partir, frustré. Je décidai finalement de me lever et de prendre mon temps pour sortir de l’amphithéâtre, lequel m’avait déjà valut quelques bonnes surprises du même genre. Je me dirigeais vers le kiosque pour acheter le dernier Holonews. Alors que je me dirigeai vers un point restauration, mon holocom vibra et affichait « GARNIR » sur son petit écran digital.
- Rignar ! Quel bon vent t’amène ? - Dark ! Alors ? Tu es venu ? - Bien sûr que je suis venu, je n’aurai raté pour rien au monde les grimaces de ces bureaucrates lorsqu’ils comprendraient qu’aucun d'eux n’aura eu de poste ce soir. Mes félicitations, cher Secrétaire. - Oh merci Commandant. C’est une si grande surprise. Bien parlons peu parlons bien. Maintenant que c’est officiel je vais pouvoir mettre en place nos affaires, mais là je n’ai pas trop le temps de te parler, je suis dans les salles d’eau du Conseil. Je te rappellerai pour te tenir au courant de l’évolution des choses. - D’accord. Et merci pour ce que tu fais.
La connexion stoppa. Je ne pu retenir un sourire tout aussi volontaire que le précédent. En allant vers le point restauration, je croisais quelques bureaucrates qui s’attelaient dans de grandes conversations, autant verbales que gestuelles. Quelques points osaient même taper un peu trop fort sur les tables. Je croisai de nouveau celui qui m’avait demandé pourquoi je riais à la fin de la séance dans l’amphithéâtre. Il était devenu encore plus crispé quand il me regarda. Je m’affala lourdement sur ma place, derrière ma petite table, contre un mur, d’où je pouvais voir toute la salle de restauration. Et tous les bureaucrates qui s’agitaient.
Mais c'était un moment agréable pour penser à elle.
Dernière édition par At-Aer Darkwave le Mer 3 Fév - 6:34, édité 2 fois | |
| | | At-Aer Darkwave
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| Sujet: Re: Mémoires - At-Aer Mer 3 Fév - 2:59 | |
| .récit autobiographique Chapitre III : « Innocence »2164 Enceinte intérieure de l'Académie aéronavale de l'Alliance- Oh oui Darky ! tu es trop bon !C'est pour ça qu'il aimait les femmes, elles pouvaient être si naïves... Mais celle-ci en particulier ne comprenait vraiment pas l'utilité des viseurs embarqués des derniers modèles de l'armement du soldat. Viseurs qui, conjugués à la nouvelle génération d'affichage tête haute des casques assuraient de toucher à quasiment tous les coups, à moins de viser à côté, auquel cas on ne pouvait manquer même là notre « non-visée » de la cible... Si l'on voulait manquait la cible, on la ratait. cliquez sur "spoiler" pour lire la suite- Spoiler:
Lily trainait souvent aux abords de l'Académie militaire, secrètement, fait de notoriété publique, en quête du prince charmant en armure et protections diverses du XXII ième millénaire.
- Lalina, tu sais très bien que... En reprenant la parole, elle le regardait avec de tels yeux qui empêchaient n'importe quel remarque négative. Bon, j'avoue. Tu as raison, mais c'est grâce à toi si j'arrive à toucher la cible.
Elle était ravie de ce compliment bien niais. Mais ainsi allait Lily, 19 ans, petit brunette aux tâches de rousseur. Un archétype vivant, plein de vie. Et « Darky », jeune Sous-officier de l'aéronavale de l'Alliance H. Darkwave, vétéran-conscrit de Shanxi, comme on appelait les jeunes qui avaient été embrigadés pour servir de première ligne et de guérilleros avant l'arrivée des renforts professionnels, quasiment tous décimés par les Turiens lors de la Guerre du Premier Contact, 7 années standards auparavant, rangea son armement car il était strictement interdit d'utiliser une arme en dehors des terrains de tir. Il ne fallait pas s'attarder dans le coin.
Depuis « l'Incident du relai 314 », les choses étaient rentrées dans l'ordre par l'intervention du « Conseil » de l'Espace concilien comme on appelait désormais les mondes connus grâce aux relais cosmodésiques. Tout ceci était encore bien vague pour les Humains. Mais les portes sur l'Univers étaient toute grandes ouvertes désormais. Le monde pouvait appartenir à n'importe qui d'assez entreprenant pour cela. Le sous-officier Darkwave était tout sauf entreprenant. Il a passé 18 de ses 25 années d'âge à survivre. Et seule son incorporation lui a permis de choisir un peu mieux de quoi sera faite sa vie.
Il laissa donc la jeune Lily aux bras de ses rêves de jeune fille. Il avait cette fois un rendez-vous un peu plus viril. Rignar Strenghlight et lui étaient de la même promo, et des mêmes coups. Ils étaient disciplinés en tant que soldats et promis à une carrière d'officiers de de flotte, mais en dehors de l'Académie ils étaient des jeunes de leur âge, à leur manière. Profitant d'une perm' de 7 jours ils se retrouveront à la Citadelle. Juste assez de temps pour un aller-retour et une poignée de jours sur place. Le trajet en classe populaire se fit sans encombres. Il permettait déjà d'avoir un aperçu du cosmopolisme de la Citadelle, centre xeno, et donc galactique. La vaste Citadelle permettait de rencontrer du monde sans toujours en avoir sur son propre dos. C'est ainsi qu'avec Rignar il découvrait la face cachée de la Cité du Conseil et toutes les petites affaires que l'on pouvait y faire.
Rien de bien illégal... quelques échanges de vieilleries de Terra, notamment des magazines physiques précédant les pda holo, avec des imprimés sur du « papier glacé » selon les revendeurs. Mais aussi des étrangetés provenant de différents mondes dont on ne connaissait pas toujours leur utilité. C'est sur les lignes de taxi qu'il l'avait croisée. Madame Capitaine Kestoff, le nom du gars en charge des manœuvres militaires d'entrainement quand il n'est pas en mission sur con bâtiment. Bien que plus jeune que son mari, elle avait maintenant 19 ans et son capitaine de mari 34, Madame Kathlyn Kestoff respirait déjà le respect. Et déjà dans les rails de la formation commando, les têtes brûlées.
Grâce à de nombreux allers-retours sur la Citadelle, et des transactions toujours plus florissantes nécessitant toujours plus de trajets en taxi, il put l'approcher et apprendre un peu de sa vie. Elle fille de bonne famille, épouse d'un fils de bonne famille, valeureux militaire de carrière et jeune capitaine de bâtiment de guerre, ils ont été promis l'un l'autre quand elle n'avait que 15 ans. Une vieille tradition aristocratique humaine. Leur famille venaient d'une « noblesse » terrienne. Elle était doublement madame. Une vraie « Princesse » peut être ? Et lui était triplement impressionné par elle : il appréciait en plus beaucoup son caractère assuré, indépendant, elle qui passait beaucoup de temps séparé de son mari. Elle s'intégra sans trop de problème dans le duo que formait « Darky » et Rignar, s'impliquant même dans leur petit commerce d'objets oubliés. Le temps passa, les liens se raffermirent, chacun poursuivant sa carrière militaire.
C'est en 2166-2167 que les problèmes arrivèrent. Leur petit commerce a été dénoncé aux autorités par certains groupes concurrents, et aussi plus proches des autorités de la Citadelle, plus intimes. Le trio a été épinglé comme contrebandiers en bande organisée et interdits de séjours sur la Citadelle. S'ensuivit des courses poursuites dans les Secteurs inférieurs avec les autorités qui n'avaient pu mettre la main sur leur identité. Ils auraient pu risquer la cour martiale, surtout en ces temps relativement paisibles alors que les Humains devaient faire face à une méfiance de la part des xeno, et surtout de Turiens plutôt revanchards.
2167, quartiers populaires, secteur HE-26, bloc 228
- Mais non ils ne vont pas nous avoir, rassure toi. - Je ne m'inquiète pas pour moi Darky, mais pour toi. Si je suis pris tu crois que je risque quelque chose ? Il y a tout de même quelques intérêts à être marié au fameux Capitaine Kestoff, dit-elle d'un ton trop révérencieux pour être honnête.
Cette attitude faisait toujours sourire le sous-officier. Il savait combien ce mariage avait irrité Kathlyn, le seul réel avantage qu'elle y avait trouvé était qu'il lui a permis de s'éloigner de ses vieux parents.
- Reste cachée je les entends.
Les agents de sécurité parcouraient les blocs d'habitation du coin à leur recherche. Les deux fuyards avaient du forcer l'une des portes en urgence. Rignar avait préféré partir dans un sens opposé pour diviser et semer les troupes de la sécurité.
- Ils n'ont pas l'air de vouloir s'arrêter. Il regardait par l'entrebâillement de la porte qui donnait une vue sur la cours intérieure des blocs et les escaliers. - Darky regarde où tu nous a amenés. Comme c'est romantique, dit Kahtlyn d'un ton faussement léger en explorant les lieux plongés dans l'obscurité.
Il y avait devant eux une table montée avec des holo-fleurs illuminées et une nappe d'une blancheur immaculée, et toute la pièce avait été pensée autour de cette table « romantique » comme s'amusait à dire Kathlyn.. Un couple devait habiter là, l'homme devait avoir préparé un repas pour sa fiancée, éventuellement une demande de mariage après l'entrée, et au dessert la première communion. Kathlyn n'hésita pas à échanger la place des couverts et réussi même à modifier la couleur de la rose numérique, passant de rouge à verte. Il n'avait pas verrouillé le système holo.
- Arrête ça tu vas gâcher sa soirée, il semble avoir tout prévu pour sa donzelle, dit Darky sans conviction, il était lui-même amusé par leur situation de fuyards et le côté loufoque de la soirée qu'ils passaient. - Tu as faim ? Tu crois qu'on pourrait... - Vite va te cacher, du monde arrive !
Ils disparurent rapidement de la pièce principale où donnait directement le sas d'entrée. Ils étaient désorientés les pièces étant dans le noir ; ils ne pouvaient illuminer l'appartement, ils n'avaient pas les codes vocaux.
- Vite par là, ordonna le sous-officier à Kathlyn en la poussant par une ouverture, qui donnait sur un étroit balcon extérieur, rempli d'objets en tout genre. - Voilà donc où le type a tout mis pour ranger son appartement, marmonna Kathlyn. Vous êtes tous pareils ! - Qu'est-ce que tu en sais que c'est un gars qui.. Bon d'accord, concéda-t-il. Les preuves sont là. Baisse-toi, ils ont allumé, ce doit être les proprio des lieux.
Il se hasarda néanmoins à passer un œil par la lucarne pour surveiller les mouvements, autant que par curiosité.
- Je vois un gars et... une fille je vois pas trop. Il est humain en tout cas. Pousse pas tu peux pas voir, on est en équilibre si on bouge trop on va se faire repérer. Il ne faut surtout pas faire de bruit et... Et arrête de fouiller ses affaires !
Kath farfouillait déjà dans les affaires éparpillées à la va-vite sur le balcon, sans scrupule pour la notion de propriété privée.
- Oh ! il écoute D.D.M tu te rends compte ? Qui peut écouter cette... « musique » ? - Plus un bruit ! Ils s'installent.
L'homme et sa compagne s'attablèrent, mais elle ne présentait aucun trait humain. Une Asari. Il ne lui semblait pas que les mariages interraciaux étaient déjà une pratique courante.
- C'est une Bleue, chuchota-til. - Une cadette tu veux dire ? Questionna Kath, le nez dans des holo-dossiers. - Non pas une militaire. Une Asari je veux dire. Le gars veut tenter de se faire une Asari tu le crois ça ? - Très surprenant... dit-elle feignant la surprise. Quel mâle ne rêve pas de monter une Asari ?
Le sous-officier n'était plus du tout surpris par le langage souvent cru de Madame Kestoff.
- Moi je m'en fiche bien. - Donc.. Kathlyn prenait des airs en scientifique en pleine étude théorique sur des éléments complexes. Donc tu n'es pas un mâle ! Ma logique est sans faute et sans failles, s'amusa-t-elle.
Darkwave préféra ne pas réagir. Combien de fois les discussions avaient glissé sur un machisme au féminin avec elle.
- Il n'a pas vu tes bidouillages, ils dînent avec une rose verte, c'est presque ridicule.
La soirée se déroula jusqu'au début de la nuit. Kath avait fini ses investigations et contemplait la vue, offrant un panorama sur les blocs voisins avec au loin le Présidium, peut-être. Elle avait fait part de sa faim naissante, mais comment manger. Le simili-couple étaient encore à table ou dans le salon peut-être, il n'y avait plus personne pour les espionner. La soirée mielleuse avait fatigué le sous-officier, qui s'était vautré le long du balcon, calé entre un bas meuble de très mauvais goût et des empilements de vêtements, à porter ou pour tendre sur les murs, il ne savait pas trop. L'air était doux, presque agréable. Les quatre bras de la Citadelle étaient suffisamment ouverts pour laisser passer les étoiles et la luminosité assez faible pour les compter.
Un bruit sourd de l'autre côté du mur se fit entendre. Il avait pu deviner que dans leur empressement à l'arrivée du couple ils étaient passé par la lucarne de la chambre du type. Le couple avait investi la chambre donc, il fut tenté une seconde de jeter un œil, mais il aurait eu des remarques de Kathlyn qui commençait à sourire, devinant elle aussi ce qu'il se tramait à l'intérieur.
- J'ai entendu dire des trucs sur ces filles. Tu savais qu'il n'y a pas d'Asari mâle ? Que des filles qui font des trucs entres filles, ça vous plairez j'en suis sûr, dit malicieusement Kathlyn. - Ça t'intéresse ? Répliqua Darkwave. - T'es con, je suis mariée moi, j'ai tout ce qu'il me faut.
Il était d'un coup surpris par cette remarque. Bien qu'intimes, si l'on puis dire, ils n'abordaient jamais ces sujets, Kath n'a jamais laissé transparaitre quoique ce soit de son statut de femme souvent seule, avec un mari toujours en campagne ou en manoeuvre. Elle n'avait que 22 ans aujourd'hui. Même apprentie commando elle restait une demoiselle par l'âge. Lui et Rignar respectaient le silence à ce sujet et Kathlyn était touchée par la distance qu'avaient toujours su garder ses deux amis sur sa vie privée.
- Ah, ils ont entamé les négociations diplomatiques préliminaires, déduisit le sous-off aux sons qui laissaient peu de chance au doute.
La remarque fit sourire Kath à moitié. Elle devint pensive. Le regard perdu dans le paysage urbain devant eux. Une bouffée de... d'anxiété, ou de quelque chose la prenant soudainement dans tout le corps. Une vague de sentiment de déception immense, un sentiment très profond d'avoir raté quelque chose, d'avoir échoué. Mais quoi donc ? Sa carrière était assurée par ses seules compétences elle le savait. L'influence de son mari était purement inutile, elle ne voulait progresser que par elle même et réussissait déjà largement en ce sens, par ses propres moyens.
- Phases des négociations terminée, ils entament les échanges maintenant. Tu parlais des Asari... dit Darkwave qui s'était mis soudainement à fouiller autour de lui, si jamais il pouvait récupérer un vieux bibelot authentique. Moi j'ai lu sur une revue qu'arrivées à un âge elles cherchaient un... comment ils disaient déjà ? Un géniteur... Tu le crois ça ? Pas trop déçue Kath ? Finalement elles ont besoin de mâles tu vois...
Il se tût soudainement et fut frappé par la scène qu'il voyait ; juste là, sous ses yeux, Kathlyn Kestoff, épouse de l'Amiral de l'Invictus, bâtiment de guerre, commando et officier en devenir, tête brûlée, « sa » Kathlyn avait les larmes aux yeux. Kath pleurer ? Il en fut profondément touché, avec un fort sentiment de pitié à son encontre, mais aussi étrangement, en de telles circonstances, de déception. Le modèle de la femme forte insoumise et indépendante s'écroulait d'un coup. Il l'appelait très rarement « Princesse » pour rappeler ses origines aristocrates. C'était gentil mais Kath montrait alors vraiment ses griffes à ces moments là. Elle détestait qu'on lui rappelait ce pan de ses origines.
Que faire... jamais il n'y avait eu depuis leur première rencontre de gestes autres que... amicaux. Pouvait-il se permettre quoique ce soit, pour la réconforter ? Et surtout le devait-il ? Le lui permettrait-elle ? Il n'en avait rien à faire de passer pour macho, looser ou quoi que ce soit auprès des femmes pourtant. C'est alors que Kate tenta de se relever.
Elle avait l'air perdue, déboussolée. Il hésita à lui rappeler qu'ils étaient entrés par infraction dans un appartement, qu'ils s'étaient cachés sur le balcon d'un gars qui s'envoyait une Asari juste de l'autre côté du mur contre lequel ils étaient coincés, parmi un amas de... choses jetées là à la va-vite. Elle vînt vers lui en ayant, heureusement nota-t-il, gardé son agilité, et se posa sur ses jambes, enserrant sa taille de ses cuisses. Des larmes glissaient sur ses joues. C'est la première fois qu'il était aussi proche, physiquement d'elle. Il sentait son odeur, ses cheveux, son corps puisant contre lui, athlétique, sous sa combinaison qu'elle commençait à ouvrir par le devant, glissant la languette d'ouverture. « La voilà qu'elle s'ouvre à moi », se surprit-il à penser, littéralement pétrifié par ce qu'il se passait.
Elle finit de lui ouvrir son décolleté, où seul un léger bustier maintenait une poitrine ferme aux pointes comme dressées au garde-à-vous, mais paradoxalement plus généreuse que les airs que la femme se donnait. Il comprenait en découvrant cette intimité que Kath se forgeait un personnage comme une coquille, une protection cinétique interne, intime. Aucun mot, aucun son n'a été prononcé jusque là, seuls le langage des yeux et du corps suffisaient pour communiquer. Le sous-officier pris en main la suite des opérations quand Kath ôta la partie haute de sa combinaison, offrant entièrement son buste à la douceur de l'air et aux éclats des étoiles, et à ses mains à lui. Vînt le moment où le terrain était dégagé et que l'appel du devoir se fit entendre.
Durant les années qui suivirent, Kath et son sous-officier d'amant effectuèrent de nombreuses missions de reconnaissance singulières, en duo et partout où pouvait se dissimulait une union.
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| | | At-Aer Darkwave
Messages : 445 Date d'inscription : 30/01/2010 Age : 40 Localisation : Aix en Provence Exprimez-vous! : sur les nerfs
Identité Race: Humain. Planète natale: Inconnue. Profession / rang : Capitaine.
| Sujet: Re: Mémoires - At-Aer Mer 3 Fév - 4:43 | |
| .récit autobiographique Chapitre IV : « Mission Poings Impérieux » 2173 Quartiers du Commandant de Brigade, CUE-121 Carnet de bord du Croiseur CUE-121. 004.2173.7, 23.45 Heure Galactique Standard, Lune minière de Trika, Secteur Erebus, Styx Theta.
Rapport de mission du Commandant de Brigade H.DARKWAVE. L'on certifie par ces termes l'exactitude des faits et propos tenus ou rapportés par écrit dans cette présente.
Objet de la mission La mission consistait en une simple frappe rapide. Arrivée sur zone, déploiement tactique des chasseurs, localisation des zones d’émeute et éradication des principaux groupes meneurs ou de toute résistance selon ordres reçus par l'État-major.
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- Spoiler:
L'arrivée par le portail cosmodésique se fit sans encombres, puis le trajet vers la lune minière a été des plus rapides. Quelques scans de contrebandes positifs. Aucune manifestation de la part des mineurs à notre arrivée. La flotte passa en mode stationnaire. Les Croiseurs en formation Delta, ordonnèrent les chasseurs afin de sécuriser le périmètre, selon le protocole en vigueur. Une fois la zone sûre, je réunis au mess les chefs de section pour un ultime holo-briefing.
La tactique employée consistait dans la rapidité et la simplicité de l’action. Localisation - éradication. Le briefing fut relativement court pour une mission d’une telle envergure. En effet, il est plutôt rare qu’une lune minière entière se soulève contre l'Alliance en opposant une force armée en si peu de temps, dotée d’une puissance de feu assez importante. La Ligue Minière en place sur Trika, comme sur la plupart des lunes minières, devait être inévitablement derrière cette émeute, mais surtout, plus étonnant, devait être le fournisseur d’armes. La Ligue Minière avait déjà démontré à plusieurs reprises de nombreux actes allant à l’encontre de structures militaires ou civiles dans les systèmes miniers, mais jamais à un tel niveau d’agressivité.
Les Croiseurs se détachèrent de la formation Delta pour se positionner en orbite stationnaire aux positions clés.
Le CUE-604 se plaça entre la Lune et sa planète, afin de bloquer tout replis de cargos vers la planète. L’Amiral de pont Z’eng rencontra sur les lieux quelques poches de résistances de vaisseaux de contrebandes, et peu de la Ligue Minière. L’Amiral de pont Alamin, avec son CUE-845, et moi même avec CUE-121, faisions face à la Lune. Chaque Croiseur s’occupait donc d’un tiers de l’orbite de la lune selon l'axe équatorial.
Le CUE-845 rencontra une résistance plus soutenue. Il était positionné en fait à proximité d’une station de communication de la lune, où s’était réfugiée une partie des forces spatiales de la Ligue Minière. Divers vaisseaux de classes improbables, et mêmes des vaisseaux de fortunes qui d’après les débris restants étaient faits de pièces détachées provenant de différents vaisseaux, faisaient face aux chasseurs sous l'ordre de l’Amiral Alamin. L’habileté de nos pilotes permit de mettre à mal les émeutiers.
Mon CUE s’occupait du troisième tiers de l’orbite. Notre position était assez difficile, du fait que nous nous trouvions sur la partie cachée de la lune. Nous rencontrâmes également une station de communication, mais vide selon nos scanners. Une section d’assaut fut envoyée sur la station afin de la contrôler. Pendant ce temps, j’appliquai le protocole U-23 ; 3 sections de chasseurs assuraient la défense directe du Croiseur, tandis que 3 autres sections sécurisaient les abords de la station de communication. Aucune opposition ne se montra. Et ce fut sans aucune difficulté que la section d’assaut sécurisa et détruisit les principaux serveurs de communication vers la planète, et détourna vers le Croiseur l’ensemble des communications de la Ligue Minière afin de prévoir au mieux les manœuvres ennemies. L'ennemi ne se rendit apparemment pas compte de cet acte car il continuait sans rien coder à communiquer à ses chef l’organisation de ses plans d’attaque et de défense. Nous avions donc pu intercepter et prévoir avec succès une tentative de ralliement vers la planète d’un vaisseau cargo ennemi, déguisé en simple vaisseau qui aurait été simplement soupçonné de contrebande en de tels moments.
C’est à ce moment que le plus improbable arriva. Deux Corvettes d’allégeance non identifiée sont apparues sur les scans à leur sortie de bons SLM à proximité de mon secteur. L’arrière de mon secteur n’était pas assuré, il ne devait pas y avoir de menace possible, avaient affirmé nos spécialistes avant la mission, sinon le protocole U-84 aurait été de suite appliqué, offrant un quadrillage complet de défense autour du secteur. Je fis donc faire volte face à mon Croiseur, deux Corvettes représentaient un risque à prendre en compte, et fit rappeler 2 sections chasseurs, qui étaient prêts à partir en cas de signes d’hostilités. Les Corvettes ne répondaient pas à nos demandes d'identification. Un coups de dissuasion fut tiré, selon le protocole U-7.6. Sans réaction.
Les Amiraux Z’eng et Alamin me firent transmettre leur rapport de combat ; toutes les poches d’émeutes avaient été annihilées dans leur secteur respectif. La station de communication avait anormalement cessé toute distribution de messages de la Ligue Minière. Le canal était vide, plus aucune communication, alors que la transmission n’était pas coupée, tout fonctionnait normalement, mais plus un mot ne fut prononcé dans le canal. Et cela pour toutes les basses fréquences utilisées en orbite basse, où on se trouvait. Z’eng avait pour mission d’assurer qu’aucun transit ne pouvait se faire entre la lune et la planète. Il resta donc dans son secteur. Alamin avait rappelé ses sections et manœuvra pour se mettre en position d’attaque vers les Corvettes, toujours pas identifiées.
Puis tout devint incontrôlable. La station de communication que l’on avait abordé explosa, entraînant la perte de la section d’assaut qui était toujours sur place. La même chose arriva sur la station du secteur de l’Amiral Alamin, heureusement sans entraîner de dommages à sa flotte. Puis une autre explosion se fit voir plus loin en orbite lunaire. Puis encore une autre. Les Corvettes s’étaient mises en route pendant ce temps, comme si elles avaient décidé de charger sur mon Croiseur, poussant au maximum leurs moteurs. J’ordonnais l’ordre de préparer les missiles, et déclencha l’alerte rouge, combat imminent.
Alamin était quasiment en position d’attaque lorsque une autre Corvette sorti d'un bon SLM dans son secteur. La sortie était anormalement trop proche de la planète, démontrant une volonté de nous surprendre au maximum de leur part. Alamin se trouva donc pris entre cette nouvelle Corvette dans son dos et les deux Corvettes qui se rapprochaient de nos deux Croiseurs, en face de nous.
Je lui ordonna de faire face à cette nouvelle Corvette, sans quoi il aurait été mis en position délicate. Il lança cependant vers moi en renfort 1 de ses sections pour m’épauler contre les deux Corvettes. Elles passèrent sous mes ordres. Z’eng lui devait assurer son secteur.
Alamin et moi fîmes face à face aux Corvettes. De mon côté, les chasseurs étaient lancées. Le choc fut rude, entre les vagues de vaisseaux ennemis lorsqu’elle rencontra mes chasseurs. De nombreux rapports nous parvenaient des chefs de groupes des sections, rapportant plusieurs pertes dans les deux camps. Cependant aucun fanion n’avait été aperçu dans le camps adverse, on ne savait pas contre qui on se battait. Leur flotte était assez mixte, faite de vaisseaux de toutes provenances : butariens, turiens surtout.
De son côté l’Amiral Alamin avait un peu plus de mal à contrer les attaques ennemies. Sa flotte déjà réduite devait redoubler d’effort pour ne pas perdre l’avantage, mais l'ennemi concentrait essentiellement ses forces dans la mobilité, la Corvette tentait de prendre de revers le CU-845, obligeant Alamin à manœuvrer sans cesse pour lui faire face tandis que la ligne de front des chasseurs se rapprochait de plus en plus du Croiseur, à tel point que ses tourelles durent s’activer.
Z’eng fit savoir à plusieurs reprises sa volonté de nous venir en aide, mais il était vital de ne pas perdre sa position. Il prit donc la décision de couvrir tout son secteur pour parer à d’éventuelles nouvelles surprises de l'ennemi, et de traquer jusqu’au moindre petit vaisseau non identifié, même soupçonné de simple contrebande.
Au dernier moment l’une des deux Corvettes ennemies changea de cap et se dirigea droit vers Alamin, qui se retrouva de dos, faisant face à l’autre Corvette. Tandis que la deuxième Corvette de mon secteur s’arrêta en pleine ligne de front, quasiment à portée de tir de mon Croiseur. La situation devint critique. Les Corvettes étaient habilement placées pour nous mettre en mauvaise position. La décision clé m’appartint. En une fraction de seconde je pensais avoir compris les objectifs de l'ennemi.
Leur but devait être de désordonner nos positions et créer des zones libres non sécurisées par notre flotte, mais je ne savais pas pour qu’elle raison précise. Peut être pensaient-il que Z’eng serait venu en renfort, libérant ainsi la liaison entre la lune et sa planète. Ils tentaient le tout pour le tout, en se montrant habilement dangereux, leurs trajectoires nous poussaient à découvrir nos flancs, mais surtout nos arrières. Il était encore plus inconcevable de faire bouger Z’eng, surtout si leur but était effectivement de libérer sa zone.
Noter Croiseur était plus rapide et mieux armé, mais la Corvette est aussi bien armée et plus maniable. Je concentrai les tirs sur les moteurs tandis que le CUE-845 lançait en même temps l’assaut sur sa Corvette. Je demandais des rapports réguliers aux chefs de section. La Corvette semblait perdue dans la zone de combat.
Un missile partit de la Corvette et parvint à notre flanc gauche, touchant l’un de nos moteurs réduisant notre vitesse de 26%, avant de se noyer aux milieu des chasseurs qui se battaient autour d’elle. Elle eut du mal à contrer l’arrivée des bombardiers.
Je me trouvais trop loin pour tirer sur la Corvette dont s'occupait Alamin, elle avait de l’avance sur nous et était bientôt à portée de tir du CUE-845, ce qu’il fallait empêcher. Malheureusement, elle avait trop d’avance et au moment où on pouvait tirer nos missiles, elle enclencha tous les siens en direction des moteurs du CUE-845. Elle tenta une dernière manœuvre pour éviter mes missiles mais la plupart purent atteindre leur cible, et la Corvette explosa. Le CUE-845 reçut 6 impacts, la moitié sur les moteurs et le reste sur les flancs arrières. Le Croiseur fut amputé de 81% de ses moteurs, et avait plusieurs dégâts internes.
Les chefs de section firent leur rapport ; la Corvette était immobilisée, prête à être abordée. Ce seront les hommes de Z'eng qu iront appréhender l'équipage ennemi. Le CUE- 604 nous fit parvenir que plusieurs petits vaisseaux de transport provenant de la lune avaient essayé de passer outre ses défenses, et m’assura qu’aucun n’y était parvenu. On recevait au bout de quelques minutes une transmission en fréquence civile en provenance de la lune. Le message était lancé par la Ligue Minière, et disait qu’ils déposaient les armes et assuraient qu’ils ne connaissaient pas l'identité de ces Corvettes. Le message se répétait. Je fis sécuriser toute l’orbite lunaire par un quadrillage complet et lançait des troupes d’assaut sur la lune pour la sécuriser.
On entama la procédure d'évacuation des lieux pour revenir à notre base et faire notre débriefing et rapport de la mission.
Fin du rapport.
Cmdt de Brig H. DARKWAVE CUE-121
Rapport d'enquete Révélations des résultats enquete POINGS IMPERIEUXService des Enquetes de l'AllianceEnqueteur : Renoto Fisburcliquez sur "spoiler" pour lire la suite- Spoiler:
Suite a labordage de troupes d'interception de lAmiral Zeng du CUE 604 Lors de la mission nom de code POINGS IMPERIEUX Abordage de la Corvette turienne identifiée comme X2EA
Apres recuperation et analyse des données rapportees par lequipe dintervention Et apres apprehension et interrogatoire de lequipage ennemi Selon les lois et codes en vigueur du Conseil de la Citadelle Selon traitement de prisonniers de guerre en situation de combat
Il savere que les-dits documents enregistrements donnes informatiques recuperes Revelent une implication dau moins un Officier de l'Alliance En la personne du Commandant de Brigade H. DARKWAVE
Son implication au moins partielle dans les attentats survenus sur la Lune de Trika Etant prouvee et explicite – pieces a conviction F.12 et G.02 Reconnait le Cmdt DARKWAVE comme allie et/ou instigateur des attentats pre-cites
Transfert du dossier a autorite competente
BUREAU DE LA PRESIDENCE DES BRIDAGES ATD DG. A. KESTOFF
PROCES VERBAL
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- Spoiler:
Suite à l'enquête du SEA et son rapport établi par RENOTO FISBUR il a été reconnu comme coupable le CMDT DARKWAVE d'alliance avec l'ennemi et attentat contre des biens de l'ALLIANCE
Sont donc ordonnés sans délai la mise aux arrêts et l'annulation immédiate de tous ses privilèges d'Officier Est aussi ordonné son transfert au FORTCARCERAL de Jinnor ce dans les plus brefs délais Pour y être jugé par un tribunal compétent et purger la peine prononcée après jugement
[signature et identifiants légaux]
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| | | At-Aer Darkwave
Messages : 445 Date d'inscription : 30/01/2010 Age : 40 Localisation : Aix en Provence Exprimez-vous! : sur les nerfs
Identité Race: Humain. Planète natale: Inconnue. Profession / rang : Capitaine.
| Sujet: Re: Mémoires - At-Aer Mer 3 Fév - 9:26 | |
| .récit autobiographique Chapitre V : « Galons »2173 Cantina « Soldera Blanc » Les Relais avaient littéralement ouvert la Galaxie au genre humain. Peut-être aussi aux plus grandes folies qui sait ? Que ferait l'Homme de toute la Galaxie ? Saura-t-il en profiter ? Toutes ces questions existentielles, métaphysiques étaient très loin des préoccupations du jeune Officier Darkwave. Certains disaient de lui qu'il avait aujourd'hui l'âge du « Messie », personne ne savait plus trop à qui cette référence faisait allusion... les vieilles traditions persistaient. À quoi bon, tout fini par changer. cliquez sur "spoiler" pour lire la suite- Spoiler:
Ce qui préoccupait l'officier pouvait se résumer à deux mots... Kathlyn et échappatoire. Son histoire avec la femme d'un Officier était allée bien trop loin, il s'en rendait compte. Non pas que rendre un officier comme Kestoff cocu dérangeait sa moralité et son amour propre, mais il aimerait bien ne plus avoir à se cacher pour la voir. Un ami viendrait peut-être avec une solution.
- La tuer ? Ça ne va pas non ? On est dans l'Alliance, pas dans le milieu mafieux gars. - Je ne faisais qu'émettre une idée soufflée par des spécialistes de la « magie ». - Tes magiciens sont du genre à faire disparaître un lapin sous un chapeau tout comme un femme ? - On peut dire ça. En tout cas ils m'assurent que ça a déjà été fait.
Rignar, qui fricotait beaucoup plus profondément dans le milieu que Kath et Darky, depuis que ces deux-là s'étaient officieusement mis en couple, lui qui pouvait paisiblement profiter des dames rencontrées sans se soucier de quoique ce soit, il s'était chargé de trouver une issue pour ses deux amis.
- Tu aurais pu viser plus simple comme cible à décrocher. - Tu sais très bien ce qu'il en est on en a déjà discuté. C'est comme ça. Ça m'est tombé dessus.
Son ami se retint de faire une remarque, il n'avait aucun mal à imaginer la scène, connaissant les deux principaux protagonistes et leur caractère respectif. Kath devait avoir pris l'affaire en main le premier jour. Mais quand même, Kathlyn, leur Kathlyn. Presque une décennie qu'elle s'envoyait le même officier, il ne doutait pas de la réalité de leur attirance, et le mari qui ne voit rien. Bien sûr il se gardait de faire ouvertement ce genre de réflexion. Il sentait tout aussi bien le malaise qui s'était instauré, ils en souffraient tous les trois en quelque sorte. Obligés de se voir le plus souvent possible sans risquer une asphyxie du cœur par manque d'amour ; mais impossible de se séparer, ni de vivre ensemble à la lueur du jour aux yeux de tous. Il aiderait son ami, malgré le manque évident de solutions simples à lui proposer.
- Comment elle prend la situation ? - De pire en pire. Elle pourrait tout lui avouer, engager une procédure de divorce. Mais ça n'est pas aussi simple, des intérêts très concrets sont en jeux et des répercussions terribles sont à craindre. Il est parvenu à la tête d'une vraie petite armée personnelle en prenant la direction générale des ATD. Il peut frapper n'importe où sur n'importe quelle colonie en relation de près ou de loin avec l'Alliance, et peut-être plus encore. Où vivrions nous ? Parce qu'il est évident qu'il serait alors impossible pour nous de rester dans l'armée.
La serveuse débarrassa les verres et apporta une nouvelle tournée de gin Roana. Boisson appréciée par beaucoup.
- Quand rentre-t-elle de son opération en cours ? - Demain soir. - Vous vous verrez ? - Bien sûr, sourit Darky. - Faites gaffe, le bruit court que l'Invictus fera une pause chez nous, le patron reprend possession des lieux pour les affectations. Tous les officiers sont appelés, dont toi et Kath. - Ainsi que toi. On fait toujours gaffe.
Rignar sentait que le moral n'allait vraiment pas. Leurs discussions devenaient de plus en plus creuses, étaient presque toujours fermées, ou alors elles tournaient en rond. Il avait vraiment pitié de ses deux amis désormais.
36 heures plus tard, au milieu de la nuit. Appartement H39.C
- Tous les officiers sont appelés demain à 11:00 pour la grand-messe avec « Grand Patron Mon Mari ».
Darkwave acquiesçait sans ouvrir les lèvres. Il se contentait de fixer la trame des bas de son amante ; il avait négocié avec pas moins de 5 revendeurs pour récupérer ces vêtements archaïques à bas prix. On appelait ça des « jarretelles ». tout le monde avait oublié à quoi pouvait servir ces attaches sur les côtés, une sur chaque bas. Que pouvait-on y accrocher ? En tout cas, ce n'était qu'un mystère parmi d'autre concernant les dessous féminins, encore plus avec l'arrivée de produits xeno dans le domaine de la confection de vêtements, les femmes devaient apprendre de nouvelles manières de s'habiller, et aux hommes d'apprendre comment déshabiller des femmes qui ne cessaient de modifier la nature de leur garde-robe.
- Tu m'écoutes oui ou non ? Dit-elle d'une voix autoritaire.
La tête au niveau des cuisses d'une Kathlyn allongée sur le ventre, il leva les yeux pour croiser, entre autres monts-jumeaux de haut intérêt, un regard plus apeuré et soucieux que vindicatif. Il se releva sur ses poings et remonta en se glissant par dessus elle, lui frôlant le dos nu de son ventre et de son torse, il l'enveloppa, passa ses bras sous son ventre et posa sa joue contre la sienne. Il se retint de penser à ce fessier ferme qui s'était logé juste sous son bas-ventre. Le moment des ébats s'étaient terminé quelques minutes auparavant, ils ont eu toute la soirée, et la nuit, pour ça. Mais il ne devait pas avoir peur des évènements à venir. Malgré tout il la serra autant qu'elle se blotti sous lui.
- Riggi cherche des solutions, mais elles ne me plaisent pas trop. Il fit rire nerveusement Kathlyn -J'ose même pas imaginer à quels plans tordus il peut avoir pensé. - Te tuer, te faire enlever, même te faire rançonner, sait-on jamais, si ton mari paye mais que tes « kidnappeurs » te tuent après... on pourrait faire coup double. Enfin bon.
Ils soupirèrent à l'unisson. Il aimaient se positionner ainsi. Et pas seulement. Ils aimaient tous deux les mêmes choses en fait. C'est ce qui rendait leur relation encore plus démoralisante. « Que faire ? »
6 heures du matin, ils s'étaient endormis tel quel. Aucun n'a changé de position. Lui se réveilla le nez dans la chevelure noire de son amante, elle avec un poids sur le dos. La même femme qui deux jours auparavant dans son transporteur rêvait naïvement d'un lit souple et d'un repos réparateur. Elle avait presque plus de courbatures au dos qu'après 27 jours sur le terrain à défricher des lianes sans fin et à patauger dans la boue. Mais changerait-elle vraiment sa situation contre toute une galaxie en échange ?
Elle n'eut cependant aucun scrupule à faire le dos rond pour éjecter le parasite qui a eu toute la nuit pour s'accrocher à son dos, et qui en a profité à son insu comme elle pouvait le constater. Elle osa même pas s'imaginer ce qu'il avait pu faire pendant qu'elle dormait. L'heure était à la préparation d'une réunion stressante. Elle se verra coincée entre son mari illégitime désiré, son époux légitime indésirable, et toute une bande d'officiers qui se doutaient depuis longtemps de la situation. Heureusement elle inspirait toujours suffisamment de crainte pour dissuader quiconque qui aurait le courage d'annoncer à l'Officier de l'Invictus jusqu'à quel point il était couillonné. Sous son nez, à en faire déborder un puits sans fond.
Elle n'avait nullement peur d'affronter son mari, elle lui aurait tout avoué depuis longtemps. Mais elle ne voulait pas des répercussions que subirait son amant, il ne faisait pas le poids... pas en courage, en virilité, en valeur. Mais en fourberie. Il était sommes toute trop honnête pour faire face à son mari. Elle appréhendait le fourbe qu'il était. Elle n'a jamais cru à sa naïveté, son ignorance des faits, il devait déjà tout connaître de sa femme adultérine. Peut-être savait-il déjà où elle se trouvait et qu'il ne réagissait pas, jusqu'au jour où... Elle tenta d'écarter ces pensées et de laisser s'approcher celui qui venait de la rejoindre sous la douche. Elle se laissa aller encore une fois. Ils coulaient leurs craintes dans ces unions. Et ils étaient vraiment de plus en plus craintifs.
Salle de réunion, aile ouest. 10h58
« Rompez, soldats.»
Les officiers présents dans la salle se mirent au repos et prirent tous position derrière leur pupitre respectif. La sale de réunion était un petit amphithéâtre, à l'ancienne, répercutant la voix de l'orateur. Avec néanmoins un système audio complet. Chaque pupitre était doté d'une console informatique, la salle était aussi utilisée pour des élections démocratiques. Ce ne serait pas le cas des affectations à venir, qui ne dépendraient, dans la pratique, que du seul choix du Directeur Général lequel se tenait derrière le pupitre central. Il commençait son discours, très droit dans son uniforme, à l'attention des quelques 128 officiers présents dans la salle..
« Messieurs, vous connaissez chacun l'objectif de ce briefing. Certains d'entre vous recevront des affectations spéciales... »
L'officier Darkwave pouvait voir pleinement l'officier Lene à quelques rangées sur sa droite, dont pas un seul muscle de son corps, qu'il connaissait bien pourtant, ne trahissait le moindre signe de stress. Il pouvait la sentir bouillonnante, il connaissait très bien ses explosions de désir, mais il en allait de même pour la plupart de ses sentiments. Pas un seul ne devait s'en douter, et elle faisait tout pour lustrer sa réputation, mais une vraie bouilloire sous pression gisait en elle, faisant exploser ses émotions sans un contrôle parfait d'elle-même. Il se retenait de la regarder, et pourtant... il avait remarqué aussi Rignar à sa gauche, un peu à l'opposée de la position de Kath. Lui non plus ne faisait pas attention au moindre mot du discours. Ils attendaient tous les trois de pouvoir quitter cette pièce. L'appel par son nom de Rignar les fit tous les trois revenir à la réalité.
« ...ghlight est affecté au CUE-354, rattaché à la Division 4 et aura à charge la sécurité de secteurs avancés. Félicitations Capitaine ! »
Il y eut quelques tentatives d'applaudissements, - les plus jeunes officiers, - mais le Directeur ne s'arrêta pas là et poursuivi l'énumération des affectations. Soudain un nouveau nom retint l'attention du trio.
« ...on Darkwave est promu Commandant de la 3ème Division ATD. Félicitations ! »
Encore plus surprenant, il enchaîna de suite avec le nom de Kath. Elle aussi semblait avoir senti quelque chose. Il y avait quoi, une chance sur 128 pour que le nom des deux amants se suivent ?
« Officier Lene, vous êtes nommée Commandant en Chef des Opérations Spéciales pour les Divisions Une et Deux. Officier Z'eng, Division 3. Officier Meobryn, vous officierez sur le... »
Il se passa du « Félicitations ! » d'usage. Quelques murmures très sourds se firent entendre autour de Darkwave, il semblait presque évident pour certains que la propre femme du Directeur tiendrait un poste à haute responsabilité. Pas moins de la gestion commune de l'ensemble des commandos, et des opérations de terrain, de deux divisions entières ! Certains avaient surement gagné leur pari.
À la fin du briefing, certains avaient eu droit à une poignée de main avec le « Président », affectueux surnom donné par certains officiers. Chacun des trois amis a eu droit à cette gratification presque divine, - une poignée de main avec le Directeur générale des divisions ATD.
Même jour. 22:16
- Il sait quelque chose, plus de doute possible !
Kath était intenable, elle arrachait presque ses vêtements ce qui n'aurait pas été déplaisant en d'autres situations.
- Calme-toi ma chérie, tu ne peux pas être sûre... ils nous a tous gradés, et même pas qu'un peu, il... - Ne soit pas naïf, s'écria-t-elle, devenant de plus en plus hystérique. Tu ne comprends pas. Il ne fait jamais rien au hasard, il n'est pas à son poste pour rien. Il est …. impitoyable... - Quand bien même... il saurait quelque chose. Admettons. Hormis nous avoir affectés tous les deux dans une division différente, en quoi nous punirait-il vraiment ? Combien de chances avions-nous de nous retrouver dans une même division, un même bâtiment, tous les deux ? Encore plus si l'on compte Riggi...tu es déçue, je peux le comprendre. - Tu ne comprends rien ! Sur quoi elle gifla son amant, criant, les larmes presque éjectées de ses yeux par sa fureur.
Il n'avait pas vu venir le coup, mais aurait-il essayé d'esquiver ? Il rendit les armes. Il y avait, il admettait, trop de coïncidences, il devait se passer quelque chose. Il l'admit à Kath, laquelle se mit en rage et le frappa au torse, presque désespérément. Elle venait de perdre le dernier point d'appui sur lequel elle avait l'habitude de se reporter pour ne pas perdre entièrement espoir dans les moments les plus difficiles. Sur quoi d'autre s'appuierait-elle maintenant que son officier-amant lui aussi venait d'admettre leur défaite. Défaite il y avait, il était maintenant admis que le mari cocufié était au courant de tout, ou de suffisamment de choses.
Il n'y eut aucune union salvatrice habituelle cette nuit-là. Pas plus qu'un réel sommeil. Tous deux se regardaient dans le blanc des yeux, allongés sur leur couche, et cherchaient mutuellement jusqu'au plus profond de leurs sentiments, dernière source éventuelle pour garder courage. Il n'y eu aucun message de Rignar, lui aussi devait avoir senti quelque chose, et lui aussi devait tenter de reprendre espoir, à sa manière.
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| | | At-Aer Darkwave
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| Sujet: Re: Mémoires - At-Aer Mar 9 Fév - 1:47 | |
| .récit autobiographique Chapitre VI : « Les femmes en noir »Partie Une « Enfer et damnation »2174 Sur une lune non identifiée. - Olam Koun, Sirme ! Bonne matinée, comment est le commerce aujourd'hui ?- Koun Olam, Noa ! La journée commence tranquillement. De quoi as-tu besoin aujourd'hui ? - Tout ce qu'il faut pour un bon potage, comme d'habitude. La jeune fille sourit à la vieille marchande. Tu as entendu le bruit qui court, sur un engin écrasé ? - En effet, répondit la commerçante en sélectionnant des produits pour sa cliente. Mais c'est bien à l'extérieur du village, trop dangereux. Les bêtes rôdent. - Tu crois que je vais m'aventurer aussi loin ? Pas cette fois, non non.- C'est ce que tu dis toujours ma petite ! Voilà, tu as tout ce qu'il te faut pour le meilleur des potages. Reste sage. - Merci vieille Sirme ! À plus tard !cliquez sur "spoiler" pour lire la suite- Spoiler:
La jeune femme quitta la boutique de la Vieille Sirme, une épicerie générale avec les meilleurs légumes du coin. Noa est une fillette curieuse et avait déjà donné des frayeurs à son village, situé plus loin dans les Reliefs au sud. Elle vivait dans un clan d'esclaves, dont les maitres qui habitaient la Cité, à plusieurs kilomètres de là. Personne ne venait sur leur lune depuis l'Incident Originel, il y a quelques centaines d'années. Depuis le premier homme sur cette lune, qui vivait toujours, tout du moins par sa descendance, dans le Palais Noir au cœur de la Cité.
Noa, elle, se contentait de survivre avec son clan et de s'intéresser à tout ce qu'elle pouvait trouver d'étrange. Et à 12 ans, tout pouvait être étrange à ses yeux. Combien de jours, de semaines s'était-elle perdue, en tout cas aux yeux des siens, dans les Reliefs ; pour elle, elle n'était qu'en découverte. En Exploration. Son village se situait coincé dans des terres brulées et arides au sable gris anthracite. Tout était gris, sombre, noir sur sa lune.
Panier sous le bras, sur le chemin du retour à son village, elle pensait sans arrêt au bruit qui courait : un engin se serait écrasé depuis l'espace, un gros cailloux peut être, comme ça arrivait parfois. Elle hésitait à vérifier elle-même. C'est presque sans s'en rendre compte qu'elle avait bifurqué du chemin ; elle s'engageait déjà dans la Steppe. Encore malgré elle cette fois, dira-t-elle. Et pourtant c'était vrai. En explorant, elle pensait toujours à ses discussions avec sa Matriarche, la Très-vieille Zatie, une aïeule. À la question de savoir d'où les siens venaient, la Très-vieille répondait toujours de manière évasive, quand elle allait la voir avec une question en tête.
« Que peut changer le fait de savoir d’où tu viens ? Ne venons pas tous du même endroit ? Étant jeune, je me plaisais beaucoup à danser et à chanter. Les temps ne sont plus trop à l’art libre ces temps-ci. Et que crois-tu qu’une vieille femme comme moi fait de sa journée dans son fin de vie ? Ces temps sont dures pour une vieille personne, d’un temps révolu. Je m’adonne à ce que je fais de mieux, l'introspection, et j’aime aussi quand tu viens me voir Noa. Comment je peux répondre à des questions que tu ne m’as pas encore posées ? Tout se lit sur ton visage et dans ton regard. Ta gestuelle et tes mains. Ton corps a un langage qu’il suffit de bien regarder pour le lire... Je pars dans mes délires, tu es en train de le penser, « la vieillesse sûrement »... C’est toujours un plaisir de te voir dans ma guitoune Noa, que veux-tu apprendre de plus aujourd’hui ? »
La Très-vieille rendait la jeune fille toujours désorientée. Elle ne pouvait comprendre l'étendue métaphysique mais elle sentait qu'elle disait vrai. Sa curiosité vis-à-vis de Zatie ne cessait de croître. Lui avait-elle lancée une chance de plus de se connaître elle-même plus en détail, ou était-ce comme elle le sous-entendait des « délires de vieille femme ». ? Qui se cachait réellement derrière cette vieille femme ? Cette question est encore plus présente dans l’esprit de Noa, et elle voulait trouver une réponse. Zatie ne donnait jamais de réponse claire ce qui énervait aussi beaucoup la petite Noa.
Ces « discussions » lui revenaient à chaque fois qu'elle explorait. Elle ne savait jamais où elle marchait, mais elle ne doutait pas qu'elle trouverait toujours quelque chose. Un jour elle lui avait donné un précieux objet, aux yeux de la vieille femme. Une boîte vide. Mais la boîte se cassa un jour, brisée en plusieurs petits morceaux. Noa s'en voulu beaucoup néanmoins, les cadeaux sont des dons précieux.
« Ce n’est pas la boîte qui est de valeur, mais c’est ce qu’elle contient. Le contenant n’est juste qu’une apparence, une peau extérieure facilement trompeuse. Tandis que le contenu, l’intérieur de la boîte est précieux, inaltérable. La chaire peut mourir mais jamais l’esprit » lui avait répondu la Très-vieille quand elle s'en alla se morfondre en excuses, pleurant dans ses linges noirs, déçue d'avoir brisé un présent. Là encore elle n'avait jamais compris le message.
La vieille fouilla, quelques jours après cet accident, dans les manches de son vieux manteau noir et en sorti un bout de tissu, pensait Noa, mais très fin et très jauni, craquelé. Il y avait des inscriptions, presque illisibles. Des courbes, des points.
« Il n’y a que la déviance de son cœur qui est mauvaise, l’Ordre établi, par le Bien ou par le Mal est dicté par une poignée de personnes et appliquée pour tout le monde en son Saint nom. Ce que dit ton cœur est la loi Universelle à suivre, et en dévier serait une erreur. Nombreux sont les pauvres gens qui vivent sans savoir ce qu’ils font, ni, pire encore, qui ils sont. Connaît toi toi-même et alors tu sauras ce que doit être ta vie, n’écoute que ce que dit ton cœur et ne te laisse pas influencer par les Hommes, qu’ils se disent de Bien ou de Mal, car ceci est subjectif, et la réalité des choses dépend du point de vue d'où l’on est. Rappelle toi de ces paroles, et ta vie sera meilleure, mais surtout juste. »
La vieille récita ces paroles d'une voix monocorde, calme, sans rien lire, juste en fermant les yeux. Ces phrases étaient écrites sur le vieux tissu, expliqua alors la vieille. Des énigmes de plus. Alors en haut d'un tumulus, elle se frappa le pied sur une pièce dure et froide, ce qui la fit grogner de douleur. Elle revenait ainsi à elle, repris sa conscience, quittant ses pensées et les paroles de la très-vieilles, et se retrouva au milieu d'un champs de débris. Elle avait trouvé son Engin mystérieux dont les rumeurs parlaient. Ce n'était pas un cailloux, elle pouvait voir dans les débris des tissus des étoffes déchirées mais aux mailles bien plus serrées que la robe noire qui lui servait de haillons. Des formes déchirées gisaient dans des liquides de couleur, elle ne voyait pas par ses yeux ses corps xeno démembrés et pourris.
Noa se dirigeait derrière les plus gros débris. Plusieurs morceaux jonchaient le sol, carbonisés, des traces noires recouvraient de larges zones du sol. Un morceaux de pied attira son attention. Le pied était accroché au reste d'un corps, apparemment en un seul morceau. L’homme, - à la peau noire ! - étalé là gisait alors à ses pieds. Lorsqu’elle vit la tête remuer, elle comprit qu’il n’était pas complètement mort. Le corps en lui même avait reçu de nombreux coups, la main gauche était presque arrachée, la tête avait de larges écorchures aux joues et une partie du côté du crâne était à nu.
Elle se mit alors à courir dans le sens opposé. Un homme noir ne pouvait être qu'un Maître, elle n'avait nullement envie d'être amenée à la Cité, de quitter ses mères et ses sœurs. Elle fut plus terrifiée par l'homme que par les Rôdeurs qui avaient, voyait-elle en fuyant, déjà commencé leur festin parmi les débris. Revenue sur le tumulus, elle appuya ses mains sur ses genoux et repris son souffle. Dans sa fuite elle avait lâché le panier en tombant nez à nez devant l'homme. Il devait être à côté de lui. Que faire ? Elle pouvait plus ou moins s'orienter pour retrouver son village, elle avait appris à lire l'horizon des Reliefs. Elle n'avait que 12 ans, et il y avait là-bas à côté de son panier tombé à terre un homme, - fait extrêmement rare, il n'y en avait aucun dans son village, - mais en plus un homme noir. Un Maître. Cela faisait 13 ans disait-on chez elle que les Maîtres n'étaient pas venu dans son village. Elle était la plus jeune avec une autre fille du même âge. Pour Noa, elles étaient toutes deux sœurs, elles avaient les mêmes yeux.
2176 Dans une grotte quelque part dans les Reliefs Sud, bien plus tard.
- Voilà je suis prête Maître ! J'ai l'âge pour mon Travail.
La jeune femme ôta alors sans pudeur apparente les voiles noirs qui servaient à l'habiller, cachant son corps et son visage, jusqu'aux pieds. Elle était maintenant entièrement nue devant celui qu'elle nommait « Son Maître ».
- Mes mères m'ont dit comment ça se passait, je... je suis là, dit-elle d'une faible voix, les yeux toujours baissés, les joues rouges, le corps néanmoins tremblotant. Je promets de ne pas bouger.
Elle se retourna, dos à l'homme, se mit à genoux puis se pencha en avant en s'appuyant au sol sur ses mains, comme le lui avait enseigné ses mères. Elle ne s'empêchait pas de se mordre les lèvres, s'attendant à la douleur dont sa sœur lui avait parlé quand un Maître était venu dans leur village le mois dernier, il était entré en lui. Elle n'avait pas compris ce que sa sœur voulait dire par là. Celui-là l'avait battue après le Travail. Elle attendit ainsi, à quatre pattes. Son Maître était resté sur son siège, les yeux baissés. Il ne semblait pas vouloir se lever. Avait-elle oublié une parole sacrée ? Un détail ? Elle était sûre d'avoir retenu la leçon pourtant, elle faisait tout comme il fallait faire elle le savait.
- Le.. Le Maître a besoin de quelque chose en plus ? Hasarda-t-elle, la voie vacillante.
L'homme noir se leva, s'approcha et elle senti le regard du Maître se poser sur son corps, debout derrière elle, elle en frissonna mais s'était promis de ne pas réagir. Elle volait être courageuse pour effectuer son Devoir. Elle craignit de se retrouver dans le même état que sa sœur, qui ne remarchait toujours pas. Il bougea derrière elle, elle entendit des frottements de tissu ; il se déshabillait, il allait faire son travail sur elle, elle serra ses maxillaires et décida de garder les yeux ouverts, regarda droit vers le sol. Il se rapprocha, l'effleura de sa jambe, peut-être, le temps sembla se suspendre une fraction de seconde ; elle retint sa respiration. Soudain, un froid sur tout son dos. Elle expira par surprise, en sentant du... du tissu.
- Rhabille-toi, fille. Et va-t-en !
Elle fût presque choquée. Elle a reconnu ses tissus noirs qui lui servent de vêtements. Que voulait-il dire ? Elle ne tremblait pu, mais était dans l'expectative. Il se mit à crier cette fois. Il lui ordonna de « dégager ». Elle se releva et parti sans s'être rhabillée, serrant son vêtement contre sa poitrine, des larmes aux yeux. Elle avait raté le Travail, ses mères allaient être déçue. Elle sera la honte de son village.
2176 Plusieurs cycles lunaires plus tard, même grotte.
Elle ne cessait de rôder à proximité de la grotte de son Maître, celui qu'elle avait trouvé dans les débris de l'Engin. Elle se sentait mal à l'aise depuis qu'il l'avait repoussée. Elle entamait sa 14ème année, elle avait l'âge pourtant. Souvent elle saignait, entre ses jambes. Le Travail nécessitait ce pré-requis. Même si certaines fois les maîtres venaient avant cette période. Elle l'observait depuis sa position. Il tournait en rond, des fois il fouillait les restes de l'Engin. Il s'était installé dans cette grotte, c'est elle-même qui s'était présentée à lui quand ses mères ont décrété qu'elle avait ses 14 ans. Il y a quelques mois. Il l'avait refusée. Même chassée de sa grotte. Elle n'avait jamais entendu parler d'un tel cas. Sa sœur remarchait mais grossissait jour après jour. Les mères n'étaient nullement inquiétées, ce n'était pas une maladie. Elles disent que les maîtres reviennent au village un peu moins d'une année après être venu pour le Travail. Et puis ils repartent des fois avec les filles, ses sœurs, quand elles ont un très gros ventre. On ne les revoit plus jamais. Vont-elles mourir à la Cité ? Ça lui faisait froid dans le dos.
Soudain elle eut cette sensation de revenir dans son corps, elle s'était perdue une fois de plus dans ses esprits. Elle ne voyait plus le Maître, même en se levant pour mieux regarder autour d'elle. Tout d'un coup, un éboulement derrière elle. Le temps de se retourner et elle sursauta en voyant une ombre immense, derrière laquelle se découpait le ciel brun illuminé par un soleil de mi-journée. Elle recula de frayeur, et perdit l'équilibre et bascula en arrière. Plus rien, le noir.
Elle se réveilla d'un coup brusque, qui fit se plier son estomac en deux, et une remontée de bile désagréable dans la gorge. Ses yeux ne vit que du noir autour d'elle, mais sa tête la faisait atrocement mal. Elle reconnaissait le goût du sang, habituée à se blessée dans les chemins escarpés des reliefs. Elle avait du tomber en arrière et se cogner la tête contre une pierre.
- Calme toi, ne craint rien. Mais ne touche pas ta tête. Tu t'es ouvert le crâne j'ai du refermer comme j'ai pu.
La voix grave raisonnait dans la grotte où elle se trouvait, tout comme dans sa tête qui tournait ; elle se sentit repartir en arrière, mais en douceur cette fois, alors que tous ses muscles étaient inactifs. C'est alors dans ce dernier instant lucide précédant la perte de conscience, le retour du voile sombre, qu'elle senti la main prévenante posée sur sa nuque, puis derrière sa tête la douceur d'un oreiller rembourré.
2177 Saison sèche dans les Reliefs de l'Est.
- Alors c'est comme ça que ça se passe ici ? Il fronçait les sourcils visiblement irrité par ce que lui apprenait la jeune fille.
Le Maître Sans-nom posait beaucoup de questions à la jeune fille de 15 ans qui semblait ravie de lui répondre. La seule avec qui il ait un contact sur cette lune depuis... il avait oublié depuis quand il est là. Il n'avait pas oublié le transporteur carcéral. Mais le temps passait différemment ici. Et il ne comprenait rien de cette lune. Il avait repris connaissance au milieu des débris, alors qu'une bête puante rôdait autour de lui. Il avait marché dans une direction jusqu'à trouver une grotte.
Et un jour voilà cette gamine qui vient dans sa grotte à lui, toute habillée de noire de la tête aux pieds, qui d'un coup se déshabille entièrement, dévoilant un frêle corps d'enfant, et se place comme une chienne en chaleur à quatre pattes devant lui à ses pieds. Lui qui ne pensait alors qu'à trouver de quoi se nourrir. Il resta un moment ébahi par ce qui se passait devant ses yeux. La voyant ainsi, il fut répugné, mais un instant, il cru voir Kath qui l'attendait et eu un mouvement instinctif en se levant vers elle pour la rejoindre.
Depuis quand ne l'avait-elle pas vue? Le croyait-elle mort dans le crash ? Elle lui manquait infiniment. Elle et son corps. Il ne pouvait s'occuper de lui que par lui-même désormais. Même dans cette situation il était inconcevable de jouir du corps de la gamine qui marchait à côté d'elle, qui semblait attendre ça comme pour... effectuer un devoir. Elle ne connaissait strictement rien de l'amour, moral ou charnel, entre deux personnes.
Sur cette lune isolée, lui avait-elle appris, il y avait au moins deux groupes d'individus. Des Maîtres, et des Esclaves, soumis. Ceux de son village, parce qu'il semblait y avoir une poignée de village disséminés dans cette étendue désertique faite de roches brulées où la rare végétation mourrait dès qu'elle sortait de terre, n'étaient que des femmes. Ces Maîtres semblaient venir régulièrement pour les violer et les engrosser, dès l'apparition de leurs menstrues, déduit-il. Et revenaient chercher les femmes presque à terme pour les emmener. Peut-être seulement quand il ne s'agissait que d'enfants mâles à naitre ? Mais c'était devenu leur Devoir de soumises, se faire violer et enfanter, puis éventuellement disparaître emmenées dans la Cité.
De là où ils étaient, bien à l'est de sa grotte, Noa, la gamine, pointait la direction de cette Cité, que l'on apercevait à l'horizon. Le Maître Sans-nom, ainsi baptisé par la fillette, ne mit pas longtemps à reconnaître une colonie humaine aux structures et bâtiments très anciens, rafistolés avec le temps où trône au milieu une.. caserne érigée comme un temple ? Et à côté, les rampes d'un antique statioport ? Il était décidée à aller enquêter plus en avant.
La fillette, elle, devenait de plus en plus entreprenante au fur et à mesure qu'ils marchaient côte à côte dans les steppes, isolés de tous, jour après jour. Kath qui était si loin, dans ses souvenirs, et ce ventre qui ne cessait de se nouer dès que ces petites mains de jeune fille le frôlaient, appuyées par un regard volontaire et presque ardent. 15 ans. Lui approchait de la quarantaine.
Quelle lune maudite !
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| | | At-Aer Darkwave
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| Sujet: Re: Mémoires - At-Aer Mar 9 Fév - 2:07 | |
| .récit autobiographique Chapitre VI : « Les femmes en noir » Partie Deux « Le cœur d'une femme »2174 Bureau de Commandement des Opérations Spéciales, Division 1 et 2.C'est par un holomail de Rignar qu'elle appris la nouvelle. Le message disait simplement : « son transporteur écrasé orbite haute ». Elle savait ce que cela impliquait. cliquez sur "spoiler" pour lire la suite- Spoiler:
Pour survivre à une dépressurisation en orbite haute, il fallait un scaphandre, ou une armure hermétique. Les condamnés eux n'avait que chaînes aux poignets. La désintégration de la coque extérieure, le crissement des tôles qui se déchirent sous la pression, les flammes qui s'engouffrent par les brèches, les pilotes surement aspirés, sièges compris, par leur cockpit qui s'est détaché d'un coup, volant en éclats, puis la fracture en deux, nette, de la navette qui part en fumée pour la plus grande partie avec l'entrée dans l'atmosphère. Les plus gros iront s'écraser sur le sol, ou dans un océan.
Elle avait déjà vu ces scènes, au cœur de batailles. Et même vécu une brèche ouverte. Aucun des soldats qui 'lavait entendue crier ne se moqua d'elle après l'atterrissage d'urgence : tous ont eu la peur de leur vie. Tous ont du changer leurs combinaisons. Rignar n'avait pas besoin d'en dire plus. Cinq mots qui en disaient trop. Disparu. Le vrai homme de sa vie partie en poussière.
Tout le bâtiment du B.C.O.S. vibra sous le rugissement bouleversé d'une femme anéantie.
2174 CUE-354, Secteur Hawking Eta.
- Faites ce que vous voulez mais vous trouverez quiconque sera capable de donner la moindre info. Menacez, torturez, achetez, mais faites ce que vous voulez.
Le Galarien à qui il parlait par canal de communication privé, illégal en situation de combat ou de mission active, n'osa plus protester. Rignar avait acheté une vraie petite armée d'informateurs Galariens. Si tous les xeno étaient capables de trouver une information, les Galariens eux jouaient avec du matin au soir. Mais ils faisaient de plus en plus payer leurs services, notamment aux Humains qui voulaient à leur tour mettre la main sur l'Information galactique. Alors ils achetaient des part du gâteau que toute les races essayaient d'ingurgiter. Et l'Homme s'était mis à table bien en retard.
Rignar et ses amis avaient pu mettre de l'argent de côté, gagné légalement dans le commerce de produits à la limite de l'illégalité. Mais qui se rappelait encore des magazines de charme du 20ème siècle ? Ça fonctionnait suffisamment pour avoir crée un marché parallèle : magazines, bibelots à l'utilité oubliée, comme les jarretelles qu'il avait pu fournir à Kath, de vieux écrans électroniques. Certains collectionnaient réellement ces objets, auquel cas le prix, bien négocié, pouvait être rondelet.
Mais il était tellement difficile de retrouver du matériel dans un état convenable que ce marché noir restait très marginal. L'unique avantage réel, ce sont les contacts que l'on faisait. Et pour retrouver trace d'un transport carcéral, les contacts devaient être multiples.
Rignar ne voulait pas penser à l'infaisabilité d'une telle entreprise, même si elle sautait aux yeux.
Après avoir prévenu Kath, il avait tenté de prendre un maximum de perm', mais étrangement, sa division était souvent appelée à des patrouilles dans des secteurs vides d'intérêts. « Patrouilles de défense et de prévention. » « Mon cul oui. » Il commençait de plus en plus à croire à la théorie de Kath : son mari avait tout planifié, même l'éloignement de la 4ème Division. Mais il devait consolider son réseau de recherche.
2174 3 mois après la disparition du transporteur carcéral.
- Répète moi ça Kath ? - Tu as très bien entendu ! EN-CEINTE !
La femme pleurait devant son écran de communication. Rignar la voyait, dépressive, en arrêt maladie. Défraichie. Il n'y eu plus d'échange sur le canal, resté ouvert pourtant, pendant de longues minutes. Camoufler une relation adultérine était une chose, cacher l'enfant d'une union frauduleuse, au sein des Officiers de l'Alliance, était purement... inconcevable. Il ne savait plus quoi dire. Il n'y avait plus rien à dire.
2175 6 mois après l'accident du transporteur.
- Pousse-toi veux-tu ! L'Asari se fit éjecter du lit. Elle devenait un obstacle entre Rignar et le communicateur posé sur le meuble de chevet. L'Asari, à peine éveillé pesta dans un langage incompréhensible. Seul le mot « crédits » semblait compréhensible.
- Oui ? - Je suis sur Omega chef. J'ai pu entendre quelques bruits qui courent, et... - Abrège veux-tu ! - Disons qu'un groupe mercenaire se vante d'avoir mis en pièce un transporteur, non pas que ce soit un exploit en soit, mais c'est qu'ils aient gagné un gros tas de pognon. - Les reconnais-tu ? - Le problème c'est que le gars qui a dit a disparu. Enfin, plus personne ne l'a revu. - Gratte encore.
Le Galarien acquiesça. L'Asari, sa robe de chambre plaquée contre sa poitrine, continuait de brailler. Il lui donna son dut et elle partie en furie, sans prendre la peine de refermer le sas extérieur de l'appartement.
2175 8 moi après l'accident du transporteur.
Tout le monde dans le Bureau ne parlait que de ça. Un officier cocu. Cela n'en faisait plus aucun doute. Mais loyalement, les assistants du Commandant Lene faisait tout ce qu'ils pouvaient pour camoufler l'état de leur supérieur. Ils ne doutaient plus de la venue imminente de l'enfant, plus tôt que prévu. Les assistantes personnelles s'étaient démenée pour faire croire à la présence constante de Kathlyn, organisant de vraies-fausses tournées d'inspection quand des pontes de l'aérospatiale venaient en inspection, rédigeant de faux rapports en son nom, falsifiant même des communications avec des séquences vocales pré-enregistrées quand les nausées ont commencé. Une fois, pour une holo-conférence, elles sont allées jusqu'à se travestir et prendre son apparence, n'oubliant pas de brouiller légèrement la réception. Le ventre devenait beaucoup trop visible.
Mais son personnel ne cachait pas seulement la grossesse, - il a été calculé qu'il était techniquement impossible de faire croire qu'il s'agissait d'un enfant légitime, le mari étant alors en campagne au moment théorique de la conception - , leur supérieur faisait une grave dépression doublé de crises paranoïaques ; elle clamait alors à tous qu'elle égorgerait le Président Kestoff, et plus encore. Un nuit, par miracle, une petite fille naquit, petite et en bonne santé, mais métisse. Le doute n'était plus permis.
2176 L'Électron Libre, la Citadelle
20:12 selon le temps humain standardisé « Rends-toi à l'Électron Libre sur la Citadelle, et tu sauras de qui veut parler mon contact, il ne connais pas son nom mais il est certain que tu le reconnaitras. C'est un Officier de la 3ème. »
C'est sur ces seules informations fournies par son contact Galarien que Rignar se risqua à filer une cible inconnue. Il s'installa incognito à l'opposée de la piste de danse, de là il pouvait voir n'importe qui entrer dans le club, la tête enfoui dans la capuche de sa combinaison. « Un officier »... il y avait là plusieurs sous-officiers de la 3ème Division, déjà installés à son arrivée. En quoi un sous off' serait impliqué dans le crash de Darky ?
22:12 L'agitation battait désormais son plein, autant au comptoir que sur la piste. L'étage était investi de clients plus fringants, des Officiers mêlés à des hommes d'affaires, et d'inévitables courtisanes qui gravitaient autour. Des officiers de pont qui tentaient de se faire bien voir. Les batailles se livraient aussi ailleurs. « Chacun ses mignons » pensa Rignar.
23:38 Soudain il l'aperçu, à l'entrée du club, entouré d'une Asari et d'une humaine, dos échancrés. Z'eng. Le Capitaine Supérieur Willbruk Z'eng. Il avait pris un galon après la mission « Poings Impérieux. » La défaite des miniers avait profité à certains. Il compris que c'était lui. Il se débrouilla pour approcher l'une des deux filles de sa suite. Après plusieurs charges discrètes quand elles se retrouvaient un peu trop seules au bar, il pu avoir connaissance de leur numéro de chambre, pour « éventuellement faire plus ample connaissance » plus tard.
23:58 Rignar quitta en début de nuit le club, avec à chaque bras deux humaines, dont l'un des suivantes de Z'eng. La fille proposa même sa chambre, informant malicieusement ses compagnons nocturnes, sur le chemin du retour, que son amie Asari rentrerait peut-être aussi un peu plus tard. Ce détail ne fut pas perdu.
04:47 Les filles s'étaient toutes trois endormies dans leur plus simple parure. L'Asari les avait effectivement rejoint en début de nuit. La chambre était plutôt bien pourvue en mobilier, un lit pour deux cependant. Ça ne les avait nullement gênés. Surtout, il y avait une porte directe vers la chambre d'à-côté. Il les avait plus que remerciées de cette aubaine. Car, en plus de pouvoir accéder à la chambre de Z'eng, il s'était retrouvé, l'espérait-il toujours cependant, seul, privée de ses deux petites suivantes. Il décida que le moment était venu. Il se leva le plus discrètement possible sans trop remuer ses voisines - aux corps encore luisant remarqua-t-il. Et n'eut aucun mal à accéder à la chambre voisine.
05:34 Z'eng fit plus de bruit qu'il n'en fallait pour réveiller tout l'hôtel, en temps normal. Il était depuis deux jours remplis de soldats en permission, une grande partie de la 3ème Division s'était arrêtée aux environs de la Citadelle, et beaucoup profitaient de leur permission de 4 jours. Repos du guerrier. Bien éméché, il titubait dans les couloirs confinés et couvert de moquette, dans un pur style « retro » humain. Arrivée devant le sas de sa chambre, toujours joyeux, il entra le code. Le sas s'effaça.
- Lumière !
L'ordinateur ne fit rien.
-Saleté de reconnaissance vocale !
Il fit un pas en avant, plissant les yeux pour discerner l'agencement de sa chambre, et se rappeler où était le lit. Mais...
- Il y a quelqu'un ? Souffla-t-il dans un hoquet alcoolisé.
Une ombre se détacha dans la chambre et s'avançait lentement vers lui, l'ombre encapuchée dit :
- Un mot : Darkwave. - Je... il est mort... je comprends pas...
Il se mit à transpirer le long de son échine et sursauta d'un coup. Le sas venait de se refermer sur la chambre plongée dans l'obscurité.
Au petit matin du même jour, trois femmes seules et satisfaites se réveillèrent dans le même lit. Qu'elles avaient bien dormi !
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| | | At-Aer Darkwave
Messages : 445 Date d'inscription : 30/01/2010 Age : 40 Localisation : Aix en Provence Exprimez-vous! : sur les nerfs
Identité Race: Humain. Planète natale: Inconnue. Profession / rang : Capitaine.
| Sujet: Re: Mémoires - At-Aer Mar 9 Fév - 2:20 | |
| .récit autobiographique Chapitre VII : « 486 » 2178 CUE-354, Division 4 en position stationnaire dans la Bulle Locale19:12Kath implosait intérieurement. Elle avait retrouvé une partie de la fougue de sa jeunesse et de ses premiers amours avec son Darky, à l'annonce des nouvelles de Rignar. - Je répète oui. Kath n'en croyait toujours pas ses oreilles. Un certain Docteur Myyl, expert psychiatre pour l'Alliance. Renoto Fisbur du SEA, le service d'enquêtes. Z'eng bien sûr. Mais surtout... Monsieur l'Officier Alexander Kestoff, de l'Invictus, en personne !cliquez sur "spoiler" pour lire la suite- Spoiler:
Ils jubilaient encore une fois, après la troisième répétition des noms que les preuves qu'ils avaient récoltés incriminaient chacun, ou presque, des membres importants s'étant chargés d'aider la prise au pouvoir, et son assise surtout, de Kestoff à la tête des A.T.D.. Il réussi à faire élire chacun de ses complices par le Grand Amiral lui-même. De là à supposer que ce dernier était impliqué... c'était un vieux crotté de la Vieille École. Il avait du se faire duper.
Ils avaient en mains tous les documents nécessaires et originaux que le réseau d'informateurs monté par Rignar avait pu regrouper, en 3 années.
Des leaders mineurs de la lune de Trika avaient été regroupés et équipés par un Consortium privé para-militaire détenu à 51% par un certain Aldo Renoto, cousin de Renoto. Mais ces leaders avaient copiés les ordres de transactions financières, certains appartenaient à la Mafia des Mines, comme on l'appelait qui regroupait plusieurs syndicats sous son influence. Et ils étaient des gens très méticuleux.
L'implication, ou plutôt le non-engagement du bâtiment de Z'eng durant le combat n'était plus une énigme. Il s'était contenté de rester à l'écart, pouvant ainsi coordonner les attaques des pirates et des miniers, agissant comme relai, après la destruction de la station de communication du complexe minier, et des preuves que celle-ci pouvait garder dans les disques durs de ses serveurs. Des enregistrements de communications très compromettantes, assurément. Il n'y avait rien par contre sur Alamin, ni sur l'implication des deux Corvettes. Des pirates grassement rémunérés à n'en pas douter.
L'expert médical Myyl, lui, n'hésita pas, en tant que spécialiste reconnu, à charger le dossier psychique de Darkwave. Il était inconcevable alors qu'un Officier, Commandant d'une Division, puise continuer d'exercer ses pleines fonctions. Il avait eu des promotions lui aussi dans son domaine.
Des pirates informatiques avaient récoltés, traités, analysés des millions de ligne de courriels durant 2 ans pour reformer des correspondances informatiques entre les complices.
Aucune donnée complète sur le jury et le juge qui ont condamnés Darkwave. Il faudra pousser les recherches en ce sens.
- Et maintenant, comment va-t-on publier ces informations ? Par voie de presse ? - J'ai mieux ma chère... Il ne cessait de sourire de plus en plus. Et n'oublie pas qu'un réseau qui sait récolter des informations sait aussi en distribuer... - ...Mais ? Dit-elle en sentant que Rignar ne disait pas tout. Elle connaissait ce visage et ces yeux quand il préparait un mauvais coup. - C'est vrai je ne t'ai pas tout dit... Connais-tu le secteur Styx Thêta ? - Évidemment, où veux-tu en venir ? - Que connais-tu de « l'étymologie historique » ?
Kath ouvrit grands les yeux. Rignar parler d'histoire ? Elle recula sur son lit et remonta la couverture sur ses genoux, le dos appuyé contre le mur. Elle regarda son ami, assis sur un fauteuil à côté du lit, un plateau-repas, celui qu'elle n'avait pas réussi à finir, vide. Son Rignar qui allait lui faire un cours de science. Elle se trouvait dans les appartements de Riggi, dans son propre lit, comme si c'était chez elle. La scène était décidément très surprenante.
- D'accord, j'y connais rien non plus. Mais un contact m'a fait un petit topo sur ce sujet, il t'intéressera crois moi. Il semble qu'il reste dans le réseau informatique de nombreuses connaissances que l'on n'apprend plus dans les écoles.
Rignar commença son exposé.
« Dans l'Histoire Ancienne de la Terre, des civilisations croyaient en un Enfer, sous la terre, ou iraient les méchants, tu vois le genre : assassins, violeurs... C'était un vrai monde sous la terre, un royaume avec tout le décor. Le Styx était pour ces hommes un fleuve dans ce monde des morts, l'Enfer. Tu sais que Styx Thêta est une galaxie un peu morte, c'est pourquoi les premiers cartographes galactiques l'ont affublée de noms peu reluisants, en rapport avec ce monde des morts. Tu connais le Secteur Erebus. Là encore ça vient d'un gars, un dieu j'ai pas trop saisi, une figure des Ténèbres, du genre le Dieu des Trous Noirs. Ce genre de conneries. Bien, entrons dans ce secteur. Ce que tu ne dois pas savoir c'est qu'il y a quelques siècles une colonie, Guehinom, a été fondée sur une lune autour d'un centre médical militarisé pour étudier des dégénérés mentaux. Ils les faisaient se reproduire entre eux pour étudier l'évolution qu'ils subissaient, dans un environnement hostile ; la lune n'est qu'un tas de cendres et de cailloux noirs, cramés, tu vois ce que je veux dire. Là encore, Guehinom est un nom dérivé d'une vallée.. d'un truc du passé aussi. Le coin d'une ville sainte sur Terre. Secteur vraiment maudit et paumé de l'univers.»
- Là où ça va t'intéresser, poursuivit-il, c'est la Lune de Jehan, où se trouve la colonie, - là encore le nom de Jehan dérive d'un truc tordu, - cette lune donc gravite autour d'une planète qui possède une deuxième lune... accueillant un certain Fort Carcé... - Jinnor ! Kath se redressa, oubliant toute pudeur féminine, les draps glissèrent de ses cuisses. Rignar n'eut même pas le réflexe masculin de regarder son amie en débardeur-culotte. - Maintenant tu vois où je veux en venir !
Kath bondit hors du lit avec une vigueur qui lui faisait défaut depuis bien trop longtemps, et sauta au cou de son ami qui venait de lui révéler ni plus ni moins avoir trouvé le lieu probable du crash du transporteur carcéral dans lequel était leur ami, alors en direction de Jinnor, un fort-carcéral de haute-sécurité, comme il en existe d'autres.
Elle relâcha son emprise, paru hésiter quelques secondes et fila directement sous la douche en ordonnant à Rignar de réquisitionner sous n'importe quel prétexte le premier bâtiment qu'elle trouverait, et d'établir un plan de vol avec départ imminent pour Styx Thêta. Elle ne voulait pas utiliser un vaisseau divisionnaire.
21:02 L'Officier Lene rejoint l'Invictus, qui croisait parmi la 4ème Division, par la première navette qu'elle avait pu emprunter depuis le CUE-354. Elle avait retrouvé des couleurs bien qu'amoindrie plus qu'elle ne l'était avant son accouchement. Il avait fallu faire disparaître l'enfant. Disparaître des yeux de l'Alliance ; Rignar s'était occupé de la placer dans un ordre Asari qui recueillaient des orphelins. Lui seul savait où la retrouver, et s'était arrangé de telle sorte qu'au cas où il ne donnerait plus de nouvelles régulièrement comme prévu, les Asari sauraient quoi faire pour retrouver les parents légitimes. Et de la manière convenue, discrète. En attendant la petite recevra un nom et une bonne éducation, loin des tourments de la galaxie.
21:36 Madame Kestoff traversa les différentes coursives et se dirigea directement dans les appartements privés de son « mari ». Les gardes en poste au sas ne surent comment réagir en la voyant arriver subitement. Ils n'osèrent pas s'interposer. Elle pénétra dans le sas, inspecta le salon et la chambre, puis fila droit au bureau. La porte à battement, à l'ancienne nota-t-elle rapidement, s'ouvrit d'un grand coup et se dégonda en s'écrasant contre le mur.
- K... Kathlyn ?!
Le Directeur Général était hébété, la bouche grande ouverte. Kath fit un état visuel des lieux, depuis l'encadrement de la porte.
- Qu'elle sorte de sous ton bureau, s'écria-t-elle. - Q... Qui ? - Mademoiselle Lucinda ou Monica, que sais-je... l'assistante du moment.
Un bruit de cognement s'entendit sous le bureau, puis une tête rousse sorti. Une jeune femme en tailleur, col ouvert pas très règlementaire se releva et s'enfuit la tête basse en pleurant. Kath s'était avancée mitraillant du regard Alexander, dont la mâchoire semblait s'être déboitée tellement il n'en croyait pas ses yeux. Il se leva néanmoins de sa chaise, révélant ses cuisses et ses genoux nus, et poilus, le pantalon baissé jusqu'aux chevilles.
Kath se pencha et ramassa le bout de planche qui servait quelques minutes auparavant encore de porte, et la replaça maladroitement dans ses gonds.
- J'ai des choses à te dire, annonça-t-elle de dos, d'une voix très calme, posée.
Elle refermait ce qu'il restait de porte. Elle pivota et refaisait maintenant face à lui. Il se senti soudain, en croisant le regard de celle qui se tenait devant lui, comme un bâtiment de guerre frappé de plein fouet par des volées infinies de torpilles, sans plus aucune protection cinétique, ni interne, ni externe.
2178 Citadelle, l'Antre de Choras, deux jours plus tard.
- L'essentiel est là, faites le parvenir à tout ce qui peut communiquer sur le réseau galactique. - Vous êtes sûr que c'est une grosse affaire ? Le reporter humain regardait avec quelques doutes le disque de stockage que l'homme et la femme attablés devant lui lui tendaient. - Une très grosse affaire, sourit la femme, charmante. Les détails complets d'une affaire complexe.
Rignar et Katlhyn quittèrent le nightclub et rejoignirent les baies d'amarrage. Ils avaient trouvé un rafiot, un croiseur parmi les premiers modèles qui n'avaient même pas de boucliers cinétiques dans les standards actuels. L'équipage n'était lui aussi pas au complet.
- Attends !
Kath revint quelques pas en arrière et se rapprocha du terminal d'informations galactiques. La présentatrice, virtuelle, humaine apparu et dialogua en langage humain. Le reportage qui passait s'adapta à la présence de Kathlyn, les commentaires devinrent compréhensibles. On y voyait une cours de jugement militaire, sur l'affaire « Trika » pouvait-on lire. Son cœur battait fort quand le portrait du Capitaine Darkwave, en tenue d'apparat, apparu. Le commentaire signalait, après que différentes preuves soient parvenues à l'Alliance, que « les charges retenues contre l'officier H. Darkwave sont annulées, les preuves nouvelles le rendent innocent, et démontrent l'implication de différents personnages connus dans le milieu du crime organisé qui se sont chargés d'armer et de guider les émeutes des miniers. »
Aucune information sur l'implication des capitaines de l'Alliance, Z'eng et surtout Kestoff. Mais Kath et Rignar savaient tout deux que c'était la mort qui attendaient les officiers reconnus de haute trahison. La mort par déballastage. Le condamné est placé dans un double sas que l'on referme hermétiquement puis la porte extérieure, donnant sur l'espace, s'ouvre brutalement, aspirant tout ce qui se trouve dans le sas. La mort par le vide, et le néant.
Elle en avait assez vu. Ils accédèrent dans leur nouveau vaisseau, qui ne disposait d'aucun nom. Seulement d'un numéro d'identification. AT/AR Intergalactique 486.
2179 En approche du secteur Erebus, Styx Thêta.
Le changement d'année s'était passé durant le trajet. Personne n'avait pensé à le fêter. Kathlyn occupait tout son temps dans la salle de navigation à recalculer chaque jour le temps du trajet. Il n'y en avait plus pour longtemps. Retrouverait-elle trace de son amant ? Elle n'était plus mariée désormais. Elle avait obtenu sans trop de mal, et cela a été confirmé par ses assistantes du B.C.O.S., les papiers de son divorce, signés pour le principe par le Grand Amiral en personne. Alexander Kestoff flottait quelque part dans l'espace désormais.
L'équipage du AT/AR 486, un croiseur de classe Intergalactique, du temps de son époque, était limité au strict minimum. Et encore, il n'y avait aucun timonier de formation. Tout juste un intendant, un mécano et deux trois marins. Mais le rafiot avait son charme. Ça lui rappelait le bon vieux temps où tous les trois, ils partaient à la recherche de vieilleries à racheter et revendre au marché noir. Elle avait pris goût au style « retro », terme largement utilisé avait-elle appris, pour cette tendance.
Le vaisseau arrivé en orbite autour de la lune de Jehan effectua une batterie de scans orbitaux et terrestres. Il y avait bien trace de vie à la surface. Rignar et Kath se dirigèrent vers la soute, qui comprenait malgré l'espace réduit une navette. C'était précisément pour cette raison qu'ils avaient choisi ce vaisseau, il avait couté la plus grosse partie de ce qu'il leur restait comme économies. Et acheter un vaisseau n'était pas anodin. Mais un vaisseau, même vieux, armé, et doté d'une navette était un vrai trésor.
Ils n'eurent aucun mal à situer l'astroport de la colonie depuis leur approche aérienne. La lune était bien plus chaotique encore qu'elle l'avait imaginé quand Rignar lui avait fait son cours « d'étymologie historique. » Toute la colonie, ses infrastructures et les environs n'étaient que ruines et flammes, et étrangement des cadavres jonchaient le sol, en plein milieu des allées. La colonie, à vue d'œil, devait pouvoir à l'époque recevoir une trentaine de personnes, comprenant personnel scientifique, militaires, techniciens et « sujets d'étude. » La navette atterrit dans l'astroport délabré. Ils sortirent, arme au poing, inspectèrent les lieux. L'odeur de brûlé, de chair, piquait encore le nez. L'atmosphère était lourde, mais respirable.
Kath entra la première dans la pièce de contrôle de l'astroport. Du sang collait encore aux chaussures, les trainées allaient vers l'extérieur. En sortant du bureau de contrôle, sur un bout de mur, elle vit une inscription, dans sa langue. Les mots étaient inscrits dans la matière, comme martelés au burin, ou à l'aide d'une tige dure. « C rBe US Bi nvenUe en EnF R » Certaines lettres étaient trop illisibles.
Un crépitement, à l'extérieur, attira leur attention. On brulait quelque chose. Qui pouvait faire un feu de bois dans un tel environnement ? Ils eurent un choc, au détour d'une allée. Ce qu'ils avaient pris pour des colonnes de feu n'étaient autre que des brasiers de corps humains. Un homme de taille imposante, de dos, en haillons noirs trempés de sang, séparait à mains nues le bras d'un tronc, avant de jeter les deux morceau dans le brasier. Le corps d'une fillette, entière elle, était à ses pieds. Il y avait des brasiers tout autour d'eux, certains déjà presque éteints, d'autres avec un feu vif. L'homme, toujours de dos, s'abaissa et ramassa d'une manière étrangement délicate le corps frêle d'une fillette d'une quinzaine d'années. Il ne jeta pas le corps, mais le déposa avec attention directement dans le feu sur les autres corps. Les bras de l'homme étaient noirs, noirs de sang cramé, noirs de peau brulée, mais ils ne prenaient pas feu.
C'est alors que l'homme se retourna. Il fut mis en joue par Rignar et Kath. Elle fut d'abord frappée par les cheveux si blancs de cet homme pourtant si...beau. Ce corps si puissant, si imposant. Puis ces yeux bleus sur un visage vide de toute expression. Tout son corps était noir. Ces yeux... si perçants. Ils la fixaient, non pas elle, mais son cœur, son âme. Et soudain elle se rappela quelques années auparavant, elle allongée dans son lit auprès de son amant, qui passaient ensemble des nuits d'amour, mais aussi des nuits entières à se regarder dans le blanc des yeux.
Alors, seulement maintenant, elle reconnu celui qui se tenait droit devant elle, implacable, noir de peau, tâché de sang collé et de suie sur tout son corps jusqu'aux cheveux.
Les brasiers brûlaient l'œuvre de cet homme. Elle ne doutait plus. Elle reconnu son amant. Elle l'avait enfin retrouvé.
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| | | At-Aer Darkwave
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| Sujet: Re: Mémoires - At-Aer Lun 15 Mar - 17:36 | |
| (j'ai séparé l'Anthologie de mon Journal de bord pour une meilleure visibilité la Tome II chap 1 viendra éventuellement dans quelques temps... j'attends toujours des retours sur la fin ) | |
| | | At-Aer Darkwave
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| Sujet: Re: Mémoires - At-Aer Lun 26 Mar - 20:25 | |
| dès que je récupère mon pc je ferai une correction de mes textes après une énième relecture mais n'hésitez pas d'ici là à lire tout ça et à me donner vos impressions ! | |
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| Sujet: Re: Mémoires - At-Aer | |
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